LA REVOLUTION FRANÇAISE

 

  I- POURQUOI LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ?
 

Budget de la France en 1788 (en livres)

Dépenses : 629 628 182 livres

Dépenses civiles : 145 802 388 

Dont : 

Instruction : 1 157 388 

Travaux publics : 14 953 120 

La Cour : 35 666 258 

Dépenses militaires : 165 510 050 

Dette : 310 426 744

Recettes : 503 546 049 livres

Impôts directs : 157 583 461 

Impôts indirects : 207 9663 427 

Loterie royale : 9 860 000 

Créance sur les Etats-Unis : 1 600 000

 

1- La situation en 1789

 
 

Au début de 1789 : les 4 crises cumulées

  1. Une crise sociale, due aux inégalités, aux privilèges contestés surtout par la bourgeoisie
  2. Une crise politique et d’autorité : contestation du pouvoir absolu ; Louis XVI est faible
  3. Une crise économique : crise de subsistance due à de mauvaises récoltes, les prix ont augmenté, des émeutes et des pillages des greniers à blé un peu partout
  4. Une crise financière : voir le budget de la France en 1788

Pour résoudre la crise, le roi convoque les États Généraux pour le 5 Mai 1789 à Versailles.
 
 

A la maison : Polycopié " Pourquoi la Révolution Française ? "

  

2- Les États Généraux

 

  LOUIS XVI CONVOQUE LES ÉTATS GÉNÉRAUX

Notre aimé et féal, nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour nous aider à surmonter toutes les difficultés où nous nous trouvons, relativement à l'état de nos finances, et pour établir, suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets, et la prospérité de notre royaume. Ces grands motifs nous ont déterminé à convoquer l’Assemblée des Etats de toutes les provinces de notre obéissance, tant pour nous conseiller et nous assister dans toutes les choses qui seront mises sous ses yeux que pour nous faire connaître les souhaits et les doléances de nos peuples; de manière que par une mutuelle confiance et par un amour réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un remède efficace aux. maux de l’États et que les abus de tout genre soient réformés et prévenus par de bons et solides moyens, qui assurent la félicité publique et qui nous rendent à Nous particulièrement le calme et la tranquillité dont nous sommes privés depuis si longtemps. A ces causes, Nous vous avertissons et signifions que notre volonté est de commencer à tenir les Etats libres et généraux de notre royaume, au lundi 2 avril prochain, en notre ville de Versailles où Nous entendons et désirons que se trouvent aucuns des plus notables personnages de chaque province, bailliage et sénéchaussée. Et pour cet effet, vous mandons et très expressément enjoignons qu'incontinent la présente reçue vous ayez à convoquer et assembler en notre ville de... dans le plus bref temps que faire se pourra, tous ceux des trois états du bailliage (ou sénéchaussée de. ..) pour conférer et pour communiquer ensemble, tant de remontrances, plaintes et doléances, que des moyens et avis qu'ils auront à proposer en l'Assemblée générale de nos dits Etats; et ce fait, élire, choisir et nommer... un du clergé, un de la noblesse et deux du Tiers Etat, sans plus de chaque ordre, tous personnages dignes de cette grande marque de confiance, par leur intégrité et par le bon esprit dont ils seront animée: lesquelles convocations et élections seront faites dans les formes décrites pour tout le royaume, par le règlement annexé aux présentes lettres; et seront les dits députés munis d'instructions et pouvoirs généraux suffisants pour proposer, remontrer, aviser et consentir tout ce qui peut concerner les besoins de l'Etat, la réforme des. abus, l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration, la prospérité générale de notre royaume et le bien de tous et chacun de nos sujet; les assurant que de notre part ils trouveront toute bonne volonté et affection pour maintenir et faire exécuter tout ce qui aura été concerté entre nous et les dits Etats, soit relativement aux impôts qu'ils auront consentis, soit pour l'établissement d'une règle constante dans toutes les parties de l'administration et de l'ordre public; leur permettant de demander et d'écouter favorablement leurs avis sur tout ce qui peut intéresser le bien de nos peuples, et de pourvoir sur les doléances et propositions qu'ils auront faites, de telle manière que notre royaume et tous nos sujets en particulier, ressentent pour toujours les effets salutaires qu'ils doivent se permettre d'une telle et si notable Assemblée.

Donné à Versailles, le 24 janvier 1789.

Signé: Louis.

  LA SOCIÉTÉ FRANCAISE EN 1789 : LES TROIS ORDRES DU ROYAUME ET LES ÉTATS GÉNÉRAUX

 

 
 

 
II- La fin de la monarchie absolue

 

1- L’épreuve de force

Date

Evénement

1789 

4 Mai 

5 Mai 

 

13 Juin 

17 Juin 

20 Juin 

 

 

 

23 Juin 

 

 

9 Juillet

Ouverture des États Généraux à Versailles 

Dans leurs discours, ni le roi, ni Necker, n’annoncent des reformes ; le roi décide que les États se réuniront séparément ; le clergé et la noblesse auraient, donc, la majorité 

3 membres du clergé rejoignent le Tiers État 

Les députés du Tiers État proclament l’Assemblée Nationale ; comme ils représentent 96% de la Nation, ils déclarent leur assemblée souveraine 

Le salle de réunions du Tiers État étant fermée, les députés se réunissent dans la salle du Jeu de Paume et prêtent serment 2de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution soit établie et affermie sur des fondements solides " 

A l’ordre du roi de faire disperser les membres du Tiers, Mirabeau répond : "Nous sommes ici par la volonté du peuple, nous ne sortirons que par la force des baïonnettes " 

Après ralliement de la noblesse, l’Assemblée nationale se proclame Assemblée Constituante

Le roi refuse la proclamation de l’ Assemblée Constituante. Il renvoi Necker le 11 Juillet et concentre les meilleurs régiments de l’armée royale dans Paris.

 
2- La révolte populaire et la fin des privilèges

 

a) Le 14 Juillet 1789

 
Affamée par la disette, la population de Paris se soulève le 13 Juillet et pilles les boutiques et les armureries.

Le 14 Juillet le bruit court qu’il y a des armes à la Bastille ; après 7 heures de sanglants combats et le massacre du gouverneur, la place forte est prise.

Louis XVI rappelle Necker. Le 17, le roi quitte Versailles et se rend à Paris, arborant la cocarde tricolore. Il reconnaît Bailly comme maire de la ville et La Fayette comme commandant de la garde nationale.

 

b) La Grande Peur dans les campagnes

 

Les échos des événements de Paris arrivent en province. Les paysans prennent les armes, menacent les châteaux et détruisent les terriers, c’est á dire, les registres où étaient définis les droits seigneuriaux.

 

c) Août 1798

 

Les nobles prennent peur et se réunissent. Le 4 Août, le vicomte de Noailles prend la parole à l’Assemblée et dénonce l’injustice des droits féodaux. Les nobles finissent par voter l’abolition des privilèges, mais le monde paysan ne sera définitivement libéré de la féodalité que le 17 Juillet 1793.

Le 26, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen est adoptée.

 

A la maison :

 

  LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN 26 AOÛT 1789

III- UNE FRANCE NOUVELLE

 

1- La Constitution de 1791

 

Une Constitution est un texte qui fixe la façon dont un pays et gouverné et l’organisation des pouvoirs.

Par la Constitution de 1791, les pouvoirs sont partagés :

La Constitution de 1791 applique le principe de la tripartition des pouvoirs, défendu par Montesqueiu.

Les députés sont élus au suffrage censitaire.

 

 

2- La réforme administrative et financière

 

La France est divisée en :
 

Sur le plan territorial

Sur le pan administratif

Sur le plan judiciaire

Départements Districts Cantons Communes

Conseil général élu     Conseil de commune élu

Tribunal criminel avec juge et jury élus Tribunal avec juge élu Juge de paix élu

 

Sur le plan financier, tous les impôts sont abolis et remplacés par des contributions payées par tous : foncières, immobilières et patentes.

Mais les caisses sont vides ; alors, l’Assemblée décide la confiscation des biens du clergé, lesquels sont vendus comme biens nationaux et qui vont servir de garantie à un papier – monnaie, les assignats.

En conséquence, les prêtres deviennent des fonctionnaires payés par l’État et doivent prêter serment de fidélité à la Constitution.

 

3- La réaction du roi

 

Travail sur les textes

  LE ROI ET LA RÉVOLUTION Le roi est à Paris, aux Tuileries, après les 5 et 6 Octobre 1789 Texte 1

" Ce sont les outrages ou les menaces qui m’ont été faits, à ma famille et à moi le 18 Avril (*), qui sont la cause de ma sortie de Paris. (…) Un de mes principaux motifs, en quittant Paris, était de faire tomber l’argument de ma non – liberté. (…) Le bonheur du peuple a toujours été l’objet de mes désirs. J’oublierai volontiers tous les désagréments que j’ai essuyés, si je peux assurer la paix et la félicité de la nation. "

Louis XVI (*) Ce jour de Pâques, une émeute populaire a empêché le roi de se rendre à Saint–Cloud. Texte 2

" Le Roi avait résolu de faire un dernier effort pour recouvrer sa liberté. (…) Le roi a résolu de faire connaître à l’Europe l’état où il se trouve, et en confiant ses peines à l’Empereur, son beau-frère, il ne doute pas qu’il prenne toutes les mesures que son cœur généreux lui dictera pour venir au secours du Roi et du royaume de France. "

Juillet 1791 - Lettre de Louis XVI à l’empereur d’Autriche, Léopold II Texte 3

" Nous sommes réunis à Coblence pour agir militairement avec une soumission sans bornes aux ordres des princes, pour concourir avec eux à sauver notre malheureux souverain, et rétablir la religion et la monarchie dans toute leur intégrité. "

Comte d’Espinchal, émigré à Coblence, 1971  

Texte 1

  1. Recherchez dans votre livre l’événement dont il est question ici. Sa date ?
  2. Sa tentative a-t-elle été couronnée de succès ?
  3. Le roi a-t-il évolué ? Sa conception du rôle de la monarchie a-t-elle changé ?

Texte 2

  1. Qu’a décidé Louis XVI ?
  2. Il est dons favorable à …
  3. Soulignez les mots ou expressions qui le prouvent.

 

Texte 3

  1. Qu’ont provoqué les événements de 1789 dans les rangs de la noblesse ?
  2. Est-elle pacifique ou belliqueuse ?

La guerre avec l’Autriche commence le 20 Avril.

 

Le 20 Juillet 1791, le roi s’enfuit avec sa famille. Reconnu8 à Varennes, il est arrêté et ramené à Paris.

Deux événements se produisent en 1792 :

Le 21 Janvier 1793, après un procès, la Révolution va jeter la tête de Louis XVI à la face de l’Europe et des princes.

 

 

 

IV- 1793 : UNE ANNÉE TÉRRIBLE

 

1- La Convention

a) Les partis de la Convention

 

Gauche Droite

   

Girondins

Montagnards

Formés de bourgeois commerçants, ils veulent défendre les propriétés. Ils n’appuient pas les mesures exceptionnelles (réquisitions, taxations, …) et sont pour la décentralisation. Un spectre les hante : la " Loi agraire ", c’est à dire, le partage des terres.

D’origine bourgeoise mais réalistes, ils comprennent que la situation exige des remèdes extraordinaires, qu’ils ne peuvent vaincre sans le peuple. Ils s’allient aux sans-culottes, qui souffrent de la guerre, de la crise de subsistance, du chômage.

   

b) Les hommes

 

Renseignements des élèves sur Danton et Robespierre

   

2- La République menacée

 

Les armées étrangères se tiennent aux frontières ; la France risque d’être envahie.

Après la victoire de Valmy (20 Septembre 1792), la France prépare son offensive pour propager la Révolution. La conquête de la Belgique et de Rhénanie entraîne la première coalition, réunissant l’Autriche, la Prusse, l’Angleterre, l’Espagne, les Provinces-Unies et le Piémont contre la France.

À l’intérieur, une guerre civile royaliste se déclenche en Vendée, tandis que des soulèvements fédéralistes se développent en province. À Paris, Marat est assassiné par Charlotte Corday (13 Juillet 1793).

Les difficultés financières subsistent : les contributions ont du mal à rentrer, la guerre coûte cher et les assignats se déprécient. La crise de subsistance n’est toujours pas révolue.

Les Girondins hostiles aux mesures de salut public envisagées (réquisitions de blé et taxation du prix du pain) sont guillotinés

 

 

3- L’action des Montagnards

 

Les Montagnards créent un gouvernement révolutionnaire qui gouverne par la Terreur, avec des mesures prises à plusieurs niveaux :

Au même temps, ils font face à la guerre par la levée en masse : 800 000 hommes sont appelés.

La République est victorieuse sur tous les fronts, mais la Terreur continue et provoque des affrontements au sein des Montagnards, notamment entre Danton et Robespierre. Danton et Desmoulins seront guillotinés ; Saint-Just et Robespierre les suivirent (9 Thermidor An II : 27 Juillet 1794).

4- Le Directoire

 

En Septembre 1795, la Convention thermidorienne adopte la Constitution de l’An III :

La guerre se poursuit, victorieuse pour la France, qui mène l’Espagne et l’Autriche à la signature de la paix. Un jeune officier, Napoléon Bonaparte, se distingue de plus en plus par ses victoires.

Le 18 Brumaire An VIII (9 Novembre 1799), un coup d’État met fin au Directoire. Bonaparte prend le pouvoir avec le titre de premier consul.