Cohérence
CF le texte pris dans son ensemble. Elle
concerne la progression du sens et la cohérence de l’énonciation.
4 règles :
·
Répétition
L’information doit
être reprise, pour ne pas passer du coq à l’âne. C’est le thème, le fil du
discours.
Pour
ne pas être trop répétitif, il faut maîtriser le système anaphorique.
·
Progression
Elle assure le
renouvellement sémantique ou l’évolution de l’information. Elle parle du thème
(sujet), c’est donc le rhème.
·
Non-contradiction
Elle assure la crédibilité
du texte, en évitant d’opposer des infos, dites ou implicites.
v
Contradiction
énonciative : modification brusque,
changement de temps (passé simple®passé composé), de personne (il ®je)
v
Contradiction
inférentielle : avec du connu
implicite.
v
Contradiction
relative à la cohérence du plan référentiel.
·
Relation
Dans un texte, les faits
doivent être reliés entre eux. Ces relations doivent être suffisamment
explicites pour éviter les incompréhensions.
Cohésion
CF les relations
interphrastiques. Elle permet de lier les phrases entre elles.
Elle a pour cela plusieurs
« outils » :
·
Réseaux
lexicaux : isotopies (richesse du
vocabulaire, vocabulaire correspondant au type d’écrit, et utilisation
non-impropre)
·
Connecteurs
(c’est la connexité du texte)
v
Temporels
(alors, quand, puis…)
v
Spatiaux
v
Logiques
( mais, parce que, donc)
·
Anaphores
v
Ellipses
v
Substituts
ou reprises :
o
Pronoms
(le chien®
il )
o
Noms (le
chien® l’animal®le vorace)
·
Marques
temporelles (temps utilisé adapté au type d’écrit)
·
Marques
aspectuelles
L’acte de lecture
comprend 3 variables
On est obligé de
tenir compte de ces trois facteurs.
1.
Le lecteur utilise une mise en œuvre qui lui est propre pour apprendre
à lire, ou pour lire. Il a ses propres structures mentales.
2.
Le contexte est ce qui rend la lecture différente des autres :
pourquoi ? quand ? où ? qu’est-ce que je sais sur cette
lecture ? Le texte que je lis est particulier : selon que je lis un
courrier, ou la consigne d’un devoir, une recette de cuisine ou un rapport, mon
affect ne sera pas le même, face à la lecture.
3.
Le texte lui même a une forme particulière, une mise en page
spécifique. Il est une intention de l’auteur.
Les différents modèles de compréhension :
les processus utilisés devant le texte.
1. Modèle ascendant : le lecteur commence par voir la lettre, et remonte
jusqu’au mot, à la phrase, au paragraphe puis au texte. Dans cette logique, la
compréhension se fait au moment où le mot est compris : on déchiffre, on
prononce et on comprend.
Grandes figures de cet avis : Bentolila ;
les linguistes. (Modèle soutenu par Fijalkow)
2. Modèle descendant : Le lecteur va avoir presque toutes les infos par le
péri-texte (illustrations, mise en page, type de texte, reconnaissance de
mots-clé). Il descend du texte dans son ensemble jusqu’au mot et si nécessaire
la lettre. Dans cette optique, lire c’est seulement comprendre, ça ne passe pas
par une oralisation.
Grandes figures de cet avis : Foucambert,
E. Charmeux.
3.
Modèle
interactif : mêle les deux premiers.
Grandes figures de cet avis E. Charmeux,
Giasson.
Les trois grandes familles de méthodes de
lecture
A. Méthodes axées sur l’apprentissage du
code (selon le modèle ascendant):
Ce que l’on reproche souvent à ces méthodes,
c’est de travailler avec des manuels qui ne sont pas attrayants pour l’enfant
d’une part, mai qui en plus (et surtout) ne proposent pas de vraies situations
de lecture : textes artificiels, crées pour l’étude d’un son, histoires
anecdotiques et sans continuité, pas de paragraphes, et même parfois pas de majuscule
et de ponctuation.
On les reconnaît car il y a combinatoire :
combinaisons de sons pour faire des syllabes, combinaisons de syllabes pour
faire des mots.
1. méthodes
synthétiques
1)
La méthode syllabique, ou alphabétique pure
Traditionnelle, cette méthode est aussi ancienne
que l’alphabet. Elle privilégie l’entrée dans la lecture par l’étude du
signe oral ou écrit en allant du simple au complexe (la lettre, le son, la
syllabe, le mot...).
2)
La méthode phonologique
Les lettres sont appelées par leur son « be »,
« pe ». Cette méthode annonce les sons étudiées grâce à l’API.
2. méthodes
analytiques
1)
la méthode globale :
Part de mots connus implicitement : jours de la
semaine, prénoms des enfants, affichage de la classe… Ces mots sont décomposés
pour voir comment ils fonctionnent puis sont recomposés selon le modèle
ascendant.
2)
La méthode naturelle (Freinet) :
Le départ se fait avec des textes produits par les enfants
en dictée à l’adulte.
3)
La méthode mixte ou semi-globale :
On part de mots appris globalement ( photographiés ) au
début de l’année, pour aller plus vite au démarrage. Puis c’est un système
phonétique qui prend le relais.
Depuis une quinzaine d’années, c’est la plus
répandue, tant par le nombre d’ouvrages édités que par
celui des enseignants l’ayant adoptée.
On propose à l’enfant, au début de
son apprentissage, un ensemble de mots et de phrases qu’il apprend par cœur.
Selon les supports choisis, cette première phase, globale, dure de quinze jours
à trois mois. Elle est suivie d’une phase synthétique avec un apprentissage
traditionnel de la lettre et du son.
Il y autant de méthodes « mixtes » que
d’enseignants les utilisant et il
n’est pas toujours aisé d’identifier
précisément la démarche choisie.
B. Méthodes axées
sur la construction de sens
Ce sont les méthode idéo-visuelles.
Elles cherchent à mettre en relations les choses connues par l’élève et celles
qu’il perçoit.
E. Charmeux qui était il y a
quelques temps pour cette façon de voir les choses, s’est par la suite rendu
compte qu’il y avait dans l’écrit tellement de récurrences qu’on pouvait très
difficilement faire l’économie de l’apprentissage du code.
80% de ce que l’on écrit et lit
repose sur le code alphabétique (étude de N Catach).
C. Méthode
interactive
Cette méthode combine
l’apprentissage du code et la construction de sens.
L’élève doit savoir ce qu’il lit comment il le lit, dans quel but il le lit (un
traité de philo ne se lit pas comme une notice de médicament). Mais lire est
aussi un savoir faire : on en apprend la technique, puis on pratique
intensément, puis c’est automatique.
Cette
méthode repose en général sur la lecture d’albums (de vrais livres, avec de
vrais auteurs et de vrais textes), que l’on travail sur un cahier de lecture à
part.
Certains ouvrages ont plus que d’autres marqué
leur temps : je vous propose d’essayer de définir à quel modèle et quelle
méthode ils se rattachent.
1913 |
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1951 |
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1955 |
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1964 |
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1966 |
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1972 |
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1977 |
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1980 / 1990 |
|
Et que disent les I.O ?
Combien de temps doit durer l’apprentissage ?
Les Instructions Officielles de
l’Éducation Nationale recommandent d’étaler l’apprentissage sur les
trois années du cycle 2 : activités de préparation à la en Grande
Section, apprentissage systématique en CP et en CE. L’objectif ambitieux
étant « de conduire chacun à vouloir lire, à savoir lire, mais aussi à
aimer lire ».
Chaque enfant apprend à un rythme qui lui est propre.
Tout en respectant ce rythme, il s’avère également nécessaire de
fournir au jeune lecteur les
moyens de progresser : exercices de lecture, activités
motivantes à partir de la lecture … Dans ces conditions, il apprendra à lire en
deux ou trois ans, et il y prendra plaisir.
Les
textes imposent-ils, préconisent-ils ou bannissent-ils certaines
méthodes ?
« Il n’ y a pas de méthode imposée d’ apprentissage de
la lecture. Toute méthode peut être utilisée à condition que son efficacité
soit démontrée et qu’elle réponde aux besoins et aux possibilités des élèves.
Il est de la responsabilité de chaque enseignant de déterminer les pratiques et
les démarches pédagogiques les plus appropriées. » Programmes de l’école primaire, CNDP 1995, p.45.
Dans les nouveaux programmes les
méthodes idéo-visuelles ne sont pas conseillées.
« La plupart des méthodes de
lecture proposent aujourd’hui des programmes de travail équilibrés. L’appui sur
un manuel scolaire de qualité se révèle un gage de succès important dans cet
enseignement délicat. »Qu’apprend-on à l’école élémentaire ? CNDP 2002, p.72.
Que disent
les textes concernant les supports de ces méthodes ?
« Le maître utilise des supports variés :
Programmes de l’école primaire, CNDP 1995, p.45.
Toutefois,
il ne s’agit là que d’un éventail des possibles et l’entière liberté est
laissée à l’enseignant.
Apprendre à écrire et lire en même
temps ?
Il est important que l’ apprentissage de la lecture et de
l’écriture se fassent simultanément afin de faciliter la copie des textes
par l’enfant mais aussi de prévenir d’éventuels problèmes d’orthographe qui
pourraient venir de gestes mal maîtrisés retardant le rythme de l’écrit.
Par ailleurs, cette démarche place l’enfant qui apprend à
lire dans la situation de « producteur d’écrit » : le fait de
pouvoir être lu par d’autres personnes le mettra en confiance.
Questions :
Quelle est la différence entre analphabétisme et illettrisme ?
L’analphabétisme
n’existe quasiment plus en France. L’enfant analphabète est incapable
d’associer des syllabes pour en faire des sons, puis des mots. Dans les cas
d’illettrisme, l’enfant a plus ou moins appris à maîtriser le code (l’ensemble
des règles de la lecture ). Mais pour de multiples raisons, il
a désappris à lire : il n’arrive plus à comprendre ni à transcrire un message.
En France, le taux d’illettrés devient alarmant.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
«Trouble
de la capacité de lire ou difficulté à reconnaître et à reproduire le langage
écrit », selon Le Robert, la dyslexie est connue depuis longtemps mais
elle est moins fréquente qu’on le croit. Son dépistage se fait en milieu
scolaire. Le cas échéant, vous serez guidé vers un psychologue et un
orthophoniste.
Lire le
fascicule Lire au CP absolument, disponible sur le net.
Méthode
Mixte :
1. Texte de
départ
· Texte-prétexte : il n’a pas de sens réellement, et on sent qu’on l’a écrit pour pouvoir étudier aisément le son étudié.
· Une lettre ou un son peuvent être présentés dans un coin de la page.
· Certains mots sont surlignés pour être appris globalement.
2. Type
d’exercices
· Les exercices portent essentiellement sur le code.
· L’élève doit situer un son ou un syllabe dans un mot.
· Discrimination visuelle et auditive.
· L’élève doit classer des mots dans un tableau lettre/son.
· Il n’y a que peu de questions sur le sens, et pas celui du texte en général. Ce genre d’exercice se trouve à la fin de la leçon. Il porte généralement sur des mots outils, qui sont par ailleurs appris photographiquement.
Méthode interactive :
1. Texte de
départ
· Un vrai texte, une vraie histoire, sur un livre de lecture où il n’y a que de la lecture, et pas de son ou de lettre étudiés.
·
Un support spécial pour la lecture :
un livre ou un album d’un côté, et la leçon et les exercices ailleurs.
·
Les illustrations et le texte ne
sont pas redondants : le texte en dit plus que les images.
2. Type
d’exercices
· Les exercices se servent du contexte.
· Il y a beaucoup de questions sur le sens : retrouver la phrase qui correspond à l’histoire ou à l’illustration.
· Questions sur le sens : de phrases, de texte (ou illustration), de mots.
· Retrouver les mots manquants dans un texte à trou.
· Retrouver l’ordre de l’histoire, ou de la phrase (ce dernier est un exercice sur le sens et la syntaxe.
· Repérer le même mot dans des listes.
· Entraînement à la lecture : des phrases qui s’allongent.
· Retrouver les espaces dans une phrase = segmentation. C’est un exercice qui n’est pas que sur les sens, car il contient aussi de la discrimination auditive et visuelle.
· Des exercices sur le code, moins nombreux que les autres.
C’est toujours celle-là que
l’on doit préférer.