La motivation

 

 

 

                             I.      Introduction :

 

La motivation est l’ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l’origine du comportement individuel. En effet, la conduite humaine repose sur des choix conscients ou des pulsions auxquelles obéit l’inconscient.

 

 

Les théories psychologiques distinguent d’une part la motivation « primaire », destinée à satisfaire les besoins de base (nourriture, oxygène, eau), et d’autre part la motivation « secondaire », qui incite l’individu à satisfaire ses besoins sociaux (compagnie, réussite, reconnaissance…) Les besoins primaires doivent être satisfaits et assurés pour que l’organisme puisse traiter les instincts secondaires.

 

o             Les behavioristes pensaient que l’organisme recherche la stimulation et qu’il se comporte de manière à favoriser l’état de non-stimulation.

 

o             D’un point de vue différent, les théories cognitives indiquent que l’être humain recherche plus à optimiser sa motivation qu’a la minimiser. Ces théories offrent ainsi une meilleure explication des comportements de curiosité et d’exploration des goûts esthétiques et de recherche de la variété.

 

 

 

 

                        II.      Définitions de dictionnaires

 

 

 

            Motivation :

-         Action de motiver, ou son résultat

-         Ensemble des motifs qui expliquent un acte

-         Facteur psychologique qui incite l’individu à agir de telle ou telle façon.

 

 

Motiver :

-         Exposer les motifs d’une décision, action, opinion

-         Servir de motif à

-         Pousser à agir

 

 

 

Motif : Raison intellectuelle qui pousse à agir

 

 

 

 

 

                  III.      Théoriciens de la motivation :

 

 

 

a)      La pyramide de Maslow :

 

Maslow classe les besoins humains selon une typologie en cinq parties, qu’il insère dans une pyramide. A la base se trouvent les besoins physiologiques puis le besoin de sécurité, qui pousse l’action de l’homme sur son environnement (survie, entretien de la vie matérielle, confort et tranquillité).

Au-dessus, Maslow place successivement le besoin d’appartenance et de relations (fraternité, solidarité, convivialité) et le besoin d’être reconnu (estime, pouvoir ou honneurs), ce qui montre selon lui que l’homme a besoin d’avoir une place dans la société. Au sommet de la pyramide se trouve le besoin de réalisation de soi, la plénitude psychologique, ou achèvement social.

 

 

b)     Les facteurs de la motivation selon Herzberg

 

Herzberg a repris la pyramide de Maslow pour définir les facteurs de la motivation. Il définit à son tour les besoins d’Adam, besoins primaires, et les besoins d’Abraham, besoins secondaires.

Les besoins d’Adam, parce qu’il a été le premier homme à travailler pour assurer sa survie, et que les besoins primaires recouvrent selon lui tout ce qui maintient la vie biologique et sociale. CF les deux premiers étages de la pyramide de Maslow, et la moitié du troisième.

Les besoins d’Abraham, parce qu’il a été le premier homme à tout quitter pour sa vie spirituelle, et que les besoins les plus hauts de Maslow recouvrent pour lui le développement de la personne.

 

 La motivation ne peut pas concerner les besoins primaires, car ceux-ci sont frustrants (ils reviennent régulièrement) et ne permettent pas la réalisation de soi.

Elle se déclenche lorsqu’elle vient renforcer un projet qui favorisera l’affirmation de soi, sociale ou personnelle.

c)      Porter et Lawle

 

Selon Porter et Lawle, un individu ne s’implique dans l’action que s’il a répondu inconsciemment « oui » à ces trois questions :

-         Suis-je capable d’atteindre mon objectif ?

-         Y aura-t-il de mon entourage une contrepartie ?

-         L’enjeu présente-t-il un intérêt ?

 

 

 

 

 

                   IV.      Ce qu’on constaté les pédagogues :

 

 

b)     La nécessaire « humanisation »

 

L’élève, autant que le maître, doivent être considérés comme des êtres humains. L’élève n’est pas une machine à ingurgiter le savoir, ni le maître une machine à dispenser ses connaissances.

Ils peuvent l’un et l’autre ne pas être particulièrement intéressés par un sujet et en préférer d’autres. Prendre cela en compte, c’est accepter l’autre tel qu’il est, avec ses centres d’intérêt particuliers, ses qualités mais aussi ses défauts. C’est un facteur non négligeable de motivation : si l’élève a l’impression d’être compris, il s’investira plus facilement.

 

 

c)      Il faut donner du sens

 

Si vous ne savez pas ce que vous faites, ni pourquoi vous le faites, allez-vous réellement prendre à cœur de mener à bien une tâche ?

Connaître le but d’une action, c’est pouvoir évaluer les risques de se planter, ou évaluer combien de connaissances intermédiaires je dois acquérir pour parvenir à mon objectif.

On peut accepter de faire une chose qui ne nous intéresse que relativement, si l’on sait pourquoi on la fait.

 

D’où l’intérêt de la pédagogie du projet, du projet d’école, du PPAP, de la pédagogie du contrat… Bref, de tout ce qui est clairement expliqué à l’élève, et qui lui demande une réelle participation : Savoir ce vers quoi je tends me permet d’évaluer et de planifier mon action, de l’ajuster si nécessaire, et de l’optimiser.

 

 

d)     Consolider l’investissement en garantissant le succès

 

Pour consolider une motivation toute neuve et encore fragile, on peut facilement présenter à l’élève des tâches qui sont tout à fait à sa portée, et de difficulté très progressive.

En annonçant à l’élève démotivé (ou pas) que l’on ne corrigera que deux ou trois aspects orthographiques sur un devoir, et en définissant lesquels, les enseignants ont remarqué que les élèves écrivaient des productions correctes au moins pour les aspects énoncés, et qu’ils réussissaient tout de même à ne pas réduire la longueur de leur texte.

En adoptant ces démarches, les enseignants proposent des exercices adaptés au niveau réel de l’enfant. Ils peuvent mettre facilement en lumière les côtés positifs de la production, sans pour autant occulter quelques côtés négatifs, qui seront évalués une fois prochaine, et qui montrent à l’élève leur niveau réel.

 

 

e)      Faire que l’élève observe ses succès et ses échecs

 

On peut faire construire aux élèves des grilles auto-correctives, et un contrat de travail (ce qu’il doit faire pour cette tâche spécifique) qu’il pourra sortir pour se corriger seul.

Cela lui donne confiance en lui, et le responsabilise.

On devrait aussi, régulièrement, demander aux élèves comment ils sont parvenus à un résultat : les enfants y trouvent tous leur compte. Certains, qui n’ont pas réussi à résoudre un problème, par exemple, vont se rendre compte que peut-être c’est parce qu’ils s’entêtaient dans une stratégie inadaptée à la situation. Ou alors, ils vont apprendre de nouvelles méthodes qui seront à leurs yeux meilleures. D’autres qui ont réussi à résoudre leur problème, constateront que plusieurs stratégies étaient possibles, et qu’ils pourraient éventuellement en trouver de plus efficaces que la leur.

 

 

f)       Elaborer un projet qui intéresse l’enfant

 

Le projet doit avoir un terme défini et raisonnable. Il peut être choisi par l’élève lui-même.

En tout cas il faut que l’investissement de l’élève soit justifié : montrer aux autres qu’on a réussi à se surpasser, obtenir un diplôme, montrer aux autres ce qu’on a fait…

 

 

g)     Considérer les enfants comme des apprenants

 

Montrer, collectivement, aux élèves :

-         Qu’il existe de nombreuses procédures pour parvenir à un résultat, et qu’en changer peut améliorer les performances.

-         Comment on peut mémoriser des leçons plus facilement.

-         Qu’ils ont des atouts et des poins faibles, et qu’ils peuvent toujours agir pour s’améliorer.

-         Que faire des efforts peut vraiment être excitant (parvenir à se surpasser, venir à bout d’un défi…)

-         Qu’ils ont le droit à l’erreur et n’en seront pas pénalisés.

-         Qu’il y a toujours des choses intéressantes à apprendre.

-         Que s’entraider est enrichissant pour tout le monde.

 

 

h)     Montrer soi-même sa motivation

 

 

V.  Vers un système de solutions

 

 

 

Le tableau suivant s’intéresse aux conditions transversales :

 

 

 

Contenu

 

 

Médiateur

 

 

Groupe

 

 

Système

 

 

Stimulation

 

o Mettre en place des situations-problèmes.

o Verbaliser et visualiser le contenu.

o Penser à l’aspect ludique et compétitif.

o Imaginer des situations de créativité.

o    Inviter à la verbalisation, à la re-formulation.

o    Adopter une attitude empathique.

 

 

o       S’impliquer en tant qu’adulte dans une tâche.

o   Attribuer un rôle précis à chacun (métiers de classe).

o   Favoriser la prise de responsabilité.

o   Mettre en œuvre l’imagination au pouvoir.

o     Penser aux diverses. pédagogies du projet

 

 

o      Utiliser un emploi du temps souple.

 

Sécurisation

 

o      Etablir des règles donnant droit à l’erreur

o      Choisir une tâche que l’élève peut mener à bien dans un temps donné.

o      Inciter à la production dans le projet commun communicable.

o    Laisser le droit à l’erreur.

o    Permettre à l’élève de choisir son tuteur.

o    Travailler en équipe pédagogique dans la cohérence autour de l’élève.

o    Savoir dire qu’on ne sait pas.

o    Dédramatiser par la mise à distance.

o  Mettre en place des binômes d’entraide.

o  Laisser le droit à l’erreur.

o     Faire repérer les aides possibles dans la classe et dans l’école.

o     Etablir de nouvelles relations avec les parents d’élèves.

 

Valorisation

 

o      Présenter le bilan des apprentissages en termes d’acquis.

o      Permettre les productions personnalisées et communiquées.

o      Poser des questions ou offrir des tâches ayant des chances de réussite.

o    Répéter : « je sais que tu es capable d’apprendre » (attitude positive incondotionnelle)

o    Donner le sentiment de compétence.

o   Mettre en situation de produire.

o   Favoriser le monitorat.

o      Permettre des responsabilités valorisantes (BCD, Responsable ordinateurs).

o      Promouvoir toute forme de représentativité.

Rectangle à coins arrondis: Aides cognitives Rectangle à coins arrondis: Aides psychoaffectives (et/ou) relationnelles Rectangle à coins arrondis: Environnement favorisant