ENSEIGNEMENTS
ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
ADAPTATION ET INTÉGRATION SCOLAIRES
Accueil des
élèves handicapés à la rentrée 2002
NOR : MENE0201157C
RLR : 501-5 ; 516-4
CIRCULAIRE N°2002-112
DU 30-4-2002
MEN - DESCO
MES
o La présente circulaire a pour
objet de reconduire et d'amplifier la mobilisation demandée en juillet 2001
pour l'amélioration de l'accueil des élèves handicapés dans le cadre du plan
Handiscol'.
1 - Coordonner et programmer le
développement des structures scolaires et médico-sociales pour l'intégration
collective
Les CLIS (classes d'intégration scolaire) et les UPI (unités pédagogiques
d'intégration) ont connu un développement important. Il convient cependant de
poursuivre cet effort en veillant en particulier à ce que, sans qu'il puisse s'agir
de constituer une quelconque filière spécialisée, le nombre de places offertes
en UPI de collège aux élèves sortant de CLIS permette l'orientation de tous les
adolescents pouvant tirer profit de la poursuite d'un parcours de formation en
milieu scolaire ordinaire.
Dans le même esprit, la création et le développement d'UPI en lycée (lycée
professionnel ou lycée d'enseignement général et technologique) doivent être
encouragés. Diverses expériences reposant sur des partenariats entre
établissements scolaires et établissements médico-sociaux ont démontré
l'intérêt pour des adolescents atteints de déficiences intellectuelles
d'accéder à une formation progressivement professionnalisante tout en
continuant à partager la vie scolaire quotidienne avec les autres élèves.
Concernant les autres catégories de déficiences (motrices et sensorielles), on
veillera à ce que la création de CLIS ou d'UPI, lorsqu'elle est nécessaire, ne
conduise pas à l'interruption de parcours d'intégration individuelle de l'élève
dans l'établissement le plus proche de son domicile, chaque fois que celui-ci
reste possible. Pour ces élèves, on veillera également à ce que les CLIS et les
UPI, conformément aux dispositions des circulaires de 2001 et 2002,
s'inscrivent dans un fonctionnement aussi ouvert que possible sur les autres
classes de l'établissement. En aucun cas, ces dispositifs ne doivent être
considérés comme des structures médico-sociales enclavées dans un établissement
scolaire.
Les groupes départementaux Handiscol' désormais opérationnels sur l'ensemble du
territoire doivent faire une priorité de l'analyse concertée des besoins de
chaque département et éclairer les services de l'État (DDASS et inspections
académiques) sur la programmation à envisager conjointement pour le développement
des CLIS et UPI d'une part et des services d'éducation spéciale et de soins à
domicile d'autre part. Toutes les possibilités offertes par la mise en œuvre du
plan triennal instauré par la circulaire du ministère de l'emploi et de la
solidarité du 11 août 2000 doivent être exploitées dans ce but, sans écarter
l'idée de dégager des moyens complémentaires, dans le cadre de la
réorganisation des schémas départementaux de l'enfance handicapée.
2 - Poursuivre le développement des
auxiliaires de vie pour l'intégration scolaire
Les efforts réalisés à la dernière rentrée scolaire pour engager la
généralisation de l'accès aux auxiliaires de vie scolaire dans tous les
départements seront poursuivis. Des postes d'aides- éducateurs destinés à
assurer la majorité de leur service auprès d'élèves handicapés seront attribués
aux académies et répartis prioritairement sur les départements dépourvus d'un
dispositif associatif. Dans les autres départements, des aides financières
permettront, par l'intermédiaire des DDASS, de recruter de nouveaux postes
d'auxiliaires salariés d'associations. Dans tous les cas, il est souhaitable
que les commissions d'éducation spéciale se prononcent sur l'opportunité de
l'intervention des auxiliaires de vie scolaire. En aucun cas l'accueil d'un
élève handicapé ne pourra être conditionné par l'attribution d'un emploi
d'auxiliaire. Une instruction spécifique sera adressée avant la fin de la
présente année scolaire aux services déconcentrés relevant des deux
administrations pour préciser les conditions d'attribution de 1 000 emplois
nouveaux.
3 - Améliorer le fonctionnement des
commissions de l'éducation spéciale
Le bon fonctionnement des commissions de l'éducation spéciale (CDES, CCSD et
CCPE) offre seul la garantie d'une juste appréciation des besoins de chaque
département et de l'adaptation des prises en charge aux besoins des enfants
handicapés et aux attentes de leurs familles. Nous rappellerons seulement
certains principes essentiels déjà présents dans la réglementation en vigueur :
- la vocation première des commissions est de proposer un projet d'intégration
en milieu ordinaire avant d'envisager une scolarisation en milieu spécialisé ;
- l'accueil et l'accompagnement des familles s'effectue tout au long de
l'instruction des dossiers et de l'élaboration des décisions ;
- la commission se doit d'étudier formellement toute demande de changement
d'orientation avant toute sortie d'établissement ;
- la responsabilité des commissions est de prendre en considération l'urgence
effective des situations d'enfants qui leur sont soumises.
La charte Handiscol' dont la diffusion est en cours sera portée à la
connaissance des familles, notamment par son affichage dans tous les locaux des
secrétariats des commissions.
4 - Développer les actions de formation
des personnels à l'accueil des élèves handicapés
Dès la phase de préparation des plans académiques de formation des personnels
de l'éducation nationale, les recteurs veilleront à introduire dans les cahiers
des charges académiques qu'ils adressent aux IUFM, des actions de formation à
destination des enseignants du premier et du second degrés accueillant des
élèves handicapés.
5 - Autres dispositions
À l'occasion de la dernière rentrée scolaire, et en réponse aux instructions
contenues dans la circulaire du 11 juillet 2001, plusieurs départements avaient
pris l'initiative d'installer auprès de la CDES une cellule permanente
d'accueil et d'écoute des familles. Ces initiatives s'étaient révélées
particulièrement efficaces et méritent d'être reconduites et généralisées. Les
inspecteurs d'académie et les DDASS rechercheront en commun les moyens de cette
généralisation.
Le ministre de l'éducation nationale
Jack LANG
La ministre déléguée à la famille, à l'enfance et aux personnes handicapées
Ségolène ROYAL
B.O. n° 19 du 9 mai 2002 |
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©Ministère de l'Education nationale - Ministère de la Recherche |
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/19/ensel.htm |
ENSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
ADAPTATION ET INTÉGRATION SCOLAIRES
Adaptation et intégration scolaires : des
ressources au service d'une scolarité réussie pour tous les élèves
NOR : MENE0201156C
RLR : 501-5
CIRCULAIRE N°2002-111
DU 30-4-2002
MEN - DESCO
MES
o Les
articles L.111.1 et L.111.2 du code de l'éducation disposent que le service
public de l'éducation est conçu et organisé en fonction des élèves, qu'il
contribue à l'égalité des chances par le respect et la prise en compte des
différences. L'école a vocation à accueillir tous les enfants et doit permettre
à chacun d'eux de tirer le meilleur profit de sa scolarité.
L'organisation de la scolarité en cycles,
l'élaboration d'un projet d'établissement qui, dans chaque école, collège,
lycée d'enseignement général, technologique ou professionnel, permet d'assurer
la convergence des pratiques éducatives, de donner une cohérence aux activités
et d'organiser les relations avec l'environnement, sont des éléments essentiels
pour la mise en œuvre de ces orientations.
De manière complémentaire, les dispositifs de
l'adaptation et de l'intégration scolaires (AIS) rendent possible, au sein des
établissements scolaires, l'intervention de personnels spécialisés et
permettent ainsi de répondre aux besoins éducatifs particuliers de certains
élèves. Ces derniers, du fait de leur situation particulière (maladies,
handicaps, difficultés scolaires graves et durables), nécessitent, pour une
durée variable, la mise en œuvre de démarches pédagogiques adaptées, assorties,
dans certains cas, d'accompagnements éducatifs, rééducatifs et thérapeutiques
exigeant le concours de services ou de professionnels extérieurs à l'école.
La visée essentielle des moyens ainsi mobilisés, tant
dans le premier que dans le second degré, est de permettre aux élèves concernés
de trouver, au sein des établissements scolaires, les ressources nécessaires
pour y être accueillis et bénéficier des adaptations pédagogiques nécessaires,
sauf s'il apparaît que, pour un temps plus ou moins long, la gravité ou la
complexité de leurs difficultés appelle une prise en charge globale dans un
établissement spécialisé ou de soins, ou le suivi par un service d'assistance
pédagogique à domicile.
Ces ressources complémentaires rendent possible
l'organisation d'aides individualisées et spécialisées, variables dans leur
forme et dans leur durée mais inscrites dans des dispositifs identifiés
d'adaptation et d'intégration scolaires. Ces dispositifs n'ont en aucun cas
vocation à se substituer aux actions d'aides que tout enseignant met en œuvre
dans sa classe, à tous les niveaux d'enseignement, ni à celles qui sont
organisées dans le cadre du projet d'école ou d'établissement. Ils n'ont pas
pour objet de remédier aux difficultés inhérentes à tout apprentissage, mais de
répondre aux besoins particuliers de certains élèves, différents selon qu'il
s'agit des dispositifs d'adaptation ou d'intégration.
Des dispositifs
répondant à des besoins différents
Les dispositifs d'adaptation scolaire apportent, tout au long de la scolarité obligatoire, une
aide spécialisée aux élèves en difficulté scolaire grave, selon des modalités
différentes dans le premier et le second degré.
•
Dans le premier degré, les personnels intervenant dans le cadre des réseaux
d'aides spécialisées aux élèves en difficulté, outre qu'ils contribuent à la
mission de prévention des difficultés d'apprentissage, notamment auprès
d'enfants qui manifestent précocement des écarts sensibles par rapport aux
attentes de l'école, mettent en œuvre des actions de remédiation,
complémentaires des actions conduites par l'enseignant dans sa classe, auprès
d'élèves rencontrant des difficultés persistantes dans la construction des
apprentissages scolaires. Ces actions doivent faire l'objet d'un suivi adapté
tout au long de la scolarité élémentaire, notamment pour certains élèves qui
entrent en cycle des approfondissements sans avoir une pleine maîtrise des
compétences du cycle des apprentissages fondamentaux. Une vigilance
particulière s'impose afin de permettre au plus grand nombre d'entre eux
d'accéder au collège dans de bonnes conditions. Quel que soit le mode
d'intervention choisi, et même lorsque l'aide est apportée dans le cadre d'une
classe d'adaptation pour une durée déterminée, les élèves suivis par les
personnels des réseaux d'aides spécialisées, demeurent inscrits dans leur
classe de référence.
Tout projet d'aide spécialisée est élaboré en lien
étroit avec les parents de l'élève concerné.
•
Dans certains collèges, des sections d'enseignement général et professionnel
adapté (SEGPA) ont vocation à accueillir des élèves qui, à l'issue de la
scolarité élémentaire, cumulent des retards importants dans les apprentissages
scolaires et des perturbations de l'efficience intellectuelle, sans toutefois
présenter un retard mental. Les SEGPA ont pour objectif de permettre à ces
élèves d'accéder, à l'issue de la formation en collège, à une formation
professionnelle qualifiante et diplômante de niveau V, le plus souvent en lycée
professionnel ou en centre de formation d'apprentis. Bien que relevant des
dispositifs d'adaptation, et pour tenir compte du caractère dérogatoire des
enseignements dispensés et du projet global de ces sections conçu dans la
durée, l'orientation en SEGPA est prononcée par les commissions de
circonscription du second degré. L'adhésion de l'élève et de ses parents au
projet de formation est l'une des conditions essentielles de sa réussite.
L'enseignement dispensé en SEGPA ainsi que les
conditions quotidiennes d'insertion de cette section dans la vie scolaire du
collège font de l'élève de SEGPA un collégien à part entière, condition
nécessaire de l'efficacité de cette orientation dans la perspective d'une
insertion sociale et professionnelle.
Les dispositifs d'intégration scolaire concourent à la scolarisation d'élèves présentant des
maladies ou des handicaps sur l'ensemble des niveaux d'enseignement.
Chaque école, chaque collège, chaque lycée a vocation
à accueillir, sans discrimination, les enfants et adolescents handicapés ou
malades dont la famille demande l'intégration scolaire. Il n'est dérogé à cette
règle que si, après une étude approfondie de la situation, des difficultés
importantes rendent objectivement cette intégration impossible ou trop
exigeante pour l'élève. Des solutions alternatives doivent alors impérativement
être proposées aux familles par les commissions d'éducation spéciale. Les
dispositifs collectifs d'intégration que sont les classes d'intégration
scolaire (CLIS) en école élémentaire et les unités pédagogiques d'intégration
(UPI) en collège et en lycée constituent précisément l'une de ces alternatives
pour répondre aux besoins d'élèves qui, sans pouvoir s'accommoder des
contraintes inhérentes à l'intégration individuelle, ne nécessitent pas
cependant une prise en charge globale dans un établissement spécialisé. Ces
dispositifs ont précisément pour objet d'élargir la gamme des réponses
pédagogiques aux besoins particuliers de ces élèves.
Plus généralement, pour répondre aux besoins
particuliers de ces élèves, évolutifs en fonction de leur âge et de leur état
de santé, il est indispensable d'élaborer des
projets individualisés, autorisant de véritables parcours scolaires, incluant si nécessaire un séjour en établissement
spécialisé ou le recours à un service d'assistance pédagogique à domicile, et
leur permettant d'accéder à un maximum d'autonomie étayée par des
apprentissages scolaires adaptés mais ambitieux. Ces projets individualisés
sont suivis et révisés de manière régulière par les commissions d'éducation
spéciale, garantes que chaque projet maintient l'élève au plus près des
conditions ordinaires de scolarité, tout en assurant un accompagnement
éducatif, rééducatif et thérapeutique approprié à ses besoins.
Des dispositifs
complémentaires
Les dispositifs de l'AIS, différents mais
complémentaires les uns des autres, contribuent à accroître les ressources dont
disposent les établissements scolaires pour faire face à la diversité des
besoins des élèves et y répondre de manière temporaire ou durable.
Dans tous les cas, ces dispositifs s'appuient sur les
compétences d'enseignants spécialisés, ayant reçu une formation complémentaire.
Le bénéfice de cette formation doit être étendu, selon des modalités adaptées,
aux enseignants du second degré. Les objectifs de cette formation sont doubles
: enrichir et diversifier les stratégies pédagogiques pour répondre aux besoins
particuliers d'élèves, inscrire ces stratégies pédagogiques dans une dynamique
collective conçue dans le cadre du projet de l'école ou de l'établissement. En
effet, la condition première d'efficacité de ces dispositifs est l'intégration
de leur fonctionnement dans le projet d'école ou d'établissement.
L'ensemble des textes organisant aujourd'hui ces
dispositifs s'inscrivent tous dans une même dynamique : mettre un terme à une logique de filière qui a conduit trop longtemps à enfermer les élèves perçus
comme "différents" dans des classes ou sections "spéciales"
sans qu'ils aient de réelles chances de rejoindre un cursus commun, concevoir une logique de parcours accompagnés selon les besoins des élèves de mesures d'aides
adaptées, variables par leur nature et leur intensité.
Il ne peut suffire, aujourd'hui, de chercher à
protéger des élèves fragiles, malades ou handicapés en leur proposant des voies
"à part". La "situation de handicap" n'est pas seulement
liée aux atteintes, maladies ou déficiences, dont sont porteurs certains
élèves. Les conséquences de ces atteintes, maladies ou déficiences peuvent être
considérablement réduites par des démarches pédagogiques appropriées ainsi que
par la qualité de l'environnement matériel, physique et humain dans lequel ces
élèves évoluent. À l'inverse, les lacunes d'un parcours scolaire peuvent
générer des incapacités qui, sans lien avec une atteinte ou une déficience,
créent pour le futur adulte les conditions d'un désavantage social durable, du
fait d'apprentissages mal ou insuffisamment maîtrisés.
Une politique
académique de l'adaptation et de l'intégration scolaires
Pour mettre effectivement les dispositifs de l'AIS au
service de cette dynamique, il est nécessaire d'impulser une politique lisible
et cohérente sur l'ensemble de l'académie, prenant en compte les
caractéristiques démographiques et géographiques des départements qui la
composent.
Concevoir des parcours personnalisés répondant aux
besoins particuliers d'élèves n'est possible que dans la mesure où existe une
diversité de réponses appuyées sur une pluralité des ressources. Toutes les
réponses ne peuvent être disponibles dans chaque établissement. Certaines
exigent des moyens particuliers notamment en personnels spécialisés et/ou des
aménagements matériels, ou encore requièrent l'intervention de partenaires
extérieurs à l'éducation nationale qui, dans un cadre établi par voie
conventionnelle, dispensent en complément de la scolarité les accompagnements
éducatifs, rééducatifs, voire thérapeutiques, absolument nécessaires pour
certains élèves.
La cohérence académique est indispensable pour
élaborer une carte des formations professionnelles, répondant aux besoins
d'élèves en grande difficulté ou handicapés et incluant les établissements
régionaux d'enseignement adapté aussi bien que pour construire un réseau
cohérent de scolarisation de ces élèves, notamment dans le second degré.
La cohérence de la politique académique doit également
garantir lisibilité et efficacité dans le domaine de l'attribution de matériels
pédagogiques adaptés ou dans celui des affectations d'aides-éducateurs venant
compléter et conforter l'action d'équipes pédagogiques dans les démarches
d'intégration scolaire.
Les instruments
de cette politique
Pour favoriser la mise en place d'une politique plus
affirmée dans sa cohérence académique, il appartient aux recteurs de constituer
un groupe de pilotage académique ayant pour mission d'assurer la synthèse des travaux
réalisés dans les départements et d'en dégager les implications éventuelles au
niveau académique. Ce groupe de pilotage sera animé par un coordonnateur
désigné par le recteur et choisi de préférence parmi les personnels des corps
d'inspection.
Pour effectuer la mise en cohérence, tant dans le
domaine des ressources qui doivent être mobilisées pour assurer la scolarité et
la formation professionnelle de l'ensemble des élèves que dans celui de la
formation spécialisée des enseignants, le groupe de pilotage prendra notamment
appui sur les travaux réalisés dans le cadre des groupes départementaux de
coordination Handiscol', créés en novembre 1999 et dont les rapports annuels
sont communiqués aux recteurs. Le groupe de pilotage s'entourera, en tant que
de besoin, des avis des différents partenaires.
Il appartient au recteur d'assurer la cohérence de la
politique de l'académie en matière d'adaptation et d'intégration scolaires et
la qualité de l'offre de formation proposée aux élèves qui, pour diverses
raisons, se trouvent en situation de handicap, en lien étroit avec chacun des
inspecteurs d'académie, directeurs des services départementaux de l'éducation
nationale (IA-DSDEN).
Il appartient à l'IA-DSDEN et au directeur
départemental des affaires sanitaires et sociales (DDASS) de garantir un
fonctionnement optimal des instances départementales : commission
départementale d'éducation spéciale, groupe départemental de coordination
Handiscol'.
Le groupe départemental Handiscol', instance
consultative, recueille et organise les informations nécessaires au suivi et à
l'adaptation éventuelle de la politique de l'adaptation et de l'intégration
scolaires. Les travaux qu'il conduit doivent également permettre à l'IA-DSDEN
de déterminer les ajustements nécessaires au réseau départemental d'accueil
collectif d'élèves malades ou handicapés dans les CLIS et, pour partie, dans
les UPI, au regard du schéma départemental de l'organisation sociale et
médico-sociale élaboré par la direction départementale des affaires sanitaires
et sociales (DDASS) dans son volet consacré à l'enfance handicapée.
La CDES, instance décisionnelle, est l'interlocutrice
privilégiée des parents d'enfants porteurs de maladies invalidantes ou de
handicaps. Elle attribue les mesures d'aides qui relèvent de sa compétence et
s'assure de la cohérence du projet pédagogique, éducatif et thérapeutique
élaboré pour chaque enfant ou adolescent, en veillant à ce que celui-ci soit
maintenu toujours au plus près des conditions ordinaires de scolarisation que
le permet son état de santé.
La politique départementale de l'adaptation et de
l'intégration scolaires fait l'objet d'une présentation annuelle devant le
comité technique paritaire départemental (CTPD) et le conseil départemental de
l'éducation nationale (CDEN). Elle fait l'objet d'un rapport annuel présenté au
conseil départemental consultatif des personnes handicapées (CDCPH).
L'organisation de l'ensemble des dispositifs
d'adaptation et d'intégration scolaires fait l'objet d'un rapport annuel dans
le cadre du comité technique paritaire académique (CTPA) et du conseil
académique de l'éducation nationale (CAEN).
Le ministre de l'éducation nationale
Jack LANG
La ministre déléguée à la famille, à l'enfance et aux
personnes handicapées
Ségolène ROYAL
Annexe
LE FONCTIONNEMENT DES COMMISSIONS DE CIRCONSCRIPTION PRÉSCOLAIRE ET ÉLÉMENTAIRE (CCPE) ET DES COMMISSIONS DE CIRCONSCRIPTION DU SECOND DEGRÉ (CCSD)
Les
compétences des commissions de circonscription
Les commissions de circonscription, CCPE et CCSD,
constituent un élément clef du dispositif intégratif.
Par délégation de la commission départementale
d'éducation spéciale (CDES), et conformément aux dispositions de la loi
d'orientation en faveur des personnes handicapées du 30 juin 1975, la CCPE et
la CCSD sont les lieux privilégiés de formalisation et de suivi de projets
individualisés d'intégration, adaptés aux besoins particuliers de chaque élève,
toujours au plus près possible des conditions d'une scolarité ordinaire.
Dès 1976, il était indiqué :
"On retiendra pour principe que la meilleure
solution est de laisser le jeune handicapé se développer autant que possible
dans son milieu de vie habituel, et de préserver au mieux la continuité des
soins. Il conviendra donc de s'efforcer de le maintenir, grâce à toutes les
actions de soutien appropriées, dans sa famille, et, s'il est d'âge à y être
admis, de le placer ou de le maintenir dans un établissement scolaire normal.
C'est seulement en cas de nécessité que l'enfant, au mieux de son intérêt et de
sa famille, sera orienté vers un enseignement spécialisé, la révision
périodique permettant d'ailleurs sa réintégration en milieu normal."
Il appartient aux présidents de la CDES, que sont
alternativement l'IA-DSDEN et le directeur départemental des affaires
sanitaires et sociales (DDASS), de veiller strictement à l'application de ce
principe.
Le développement des démarches intégratives conduit en
outre à rappeler quelques uns des aspects essentiels du fonctionnement des
commissions de circonscription.
Les commissions de circonscription sont tenues au
respect des mêmes règles que la CDES dont elles ne sont que l'émanation. Les
compétences qui leur sont dévolues, par délégation formelle de cette dernière,
ont pour objectif premier de rapprocher ces instances des intéressés.
Les règles relatives à la composition et au
fonctionnement des commissions sont précisées notamment dans les circulaires n°
31 AS et 76-156 du 22 avril 1976, et n° 79-389 et 50 AS du 14 novembre 1979.
En liaison étroite avec les équipes éducatives de
l'établissement scolaire d'accueil, il appartient à la CCPE et à la CCSD de :
- rechercher, dans la limite de leurs compétences, les
mesures d'éducation spéciale appropriées aux besoins de l'enfant ou du jeune,
en complément de la scolarité, en vérifier la cohérence dans le cadre du projet
individualisé ;
- dans ce même cadre, identifier, en fonction des
besoins des élèves, les aménagements matériels ou les accompagnements humains
utiles ;
- assurer le suivi des démarches individuelles
d'intégration et aider, si nécessaire, la famille à rechercher des formes
d'accompagnement complémentaire ;
- préconiser des investigations plus approfondies qui
peuvent être effectuées en dehors de l'école, en milieu hospitalier par
exemple, et aider la famille dans la réalisation de ces démarches. Le concours
du médecin de l'éducation nationale est alors particulièrement précieux.
- procéder, si cette décision apparaît la plus
pertinente après un examen global et approfondi de la situation de l'élève, à
l'orientation en CLIS ou en UPI, et assurer le suivi et à la révision régulière
de cette orientation.
La CCSD procède en outre à l'orientation et à
l'affectation en SEGPA soit des élèves dont les besoins sont clairement en
relation avec des difficultés scolaires graves et persistantes, soit des élèves
handicapés, dans le cadre d'un projet individuel avec soutien spécialisé,
conformément aux instructions de la circulaire n° 96-167 du 20 juin 1996.
Les commissions ne peuvent prendre de décision
d'orientation sans que les parents ou le représentant légal de l'enfant ou du
jeune n'aient été invités à participer à leurs travaux. Ils peuvent, s'ils le
souhaitent, être accompagnés par toute personne de leur choix.
La décision indique le délai au terme duquel elle sera
révisée. Ce délai ne doit pas excéder deux ans, durée qu'il convient d'ailleurs
de considérer comme exceptionnelle.
Les décisions des CCPE et CCSD s'imposent aux
établissements scolaires. À l'égard des parents ou du représentant légal de
l'enfant, le pouvoir de décision des commissions est seulement relatif. Un
recours gracieux contre les décisions des commissions peut être formé dans le
mois qui suit, devant la commission départementale d'éducation spéciale. Le
délai court à partir de la date de réception de la notification. Ce recours est
suspensif, en matière d'orientation, exclusivement lorsqu'il est présenté par
les parents de l'enfant ou du jeune handicapé ou par son représentant légal.
Le rôle des
commissions de circonscription
La CCPE et la CCSD se montrent particulièrement
vigilantes sur la cohérence et la faisabilité
des projets individualisés de scolarisation.
C'est en se fondant sur le développement des
potentialités manifestées par l'élève, tout autant que sur ses difficultés
actuelles, que des mesures sont soumises à l'approbation de ses parents. La
CCPE et la CCSD prennent appui pour leur réflexion sur l'arrêté du 9 janvier
1989 fixant la nomenclature des déficiences, incapacités et désavantages et sur
le décret n° 93-1216 du 4 novembre 1993 relatif au guide-barême applicable pour
l'attribution de diverses prestations aux personnes handicapées qui permet une
appréciation dynamique des difficultés et potentialités de la personne.
L'élève admis en CLIS ou en UPI doit, d'une part, être
capable d'assumer les contraintes et les exigences minimales de comportement
qu'implique la vie dans un établissement scolaire, d'autre part, avoir acquis
ou être en voie d'acquérir une capacité de communication compatible avec des
enseignements scolaires, les situations de vie et d'éducation collective. Compte
tenu de la nature et de l'importance du handicap, des dérogations au règlement
intérieur de l'établissement scolaire peuvent être préconisées. Le médecin de
l'éducation nationale exerçant dans l'établissement est consulté chaque fois
que nécessaire.
La CCPE et la CCSD ont le souci permanent d'associer
les parents de l'élève à la réflexion comme à la décision, et d'apporter l'aide
nécessaire aux démarches qui leur sont proposées.
Les mesures prises consistent toujours à rechercher la
solution la moins marginalisante possible. Elles ne se réduisent jamais même
dans le cas d'une orientation en CLIS ou en UPI - comme dans le cas d'une
orientation en SEGPA - à cette seule décision ; elles exigent l'élaboration
d'un projet individualisé. Ces mesures ne sont jamais définitives, mais sont
régulièrement suivies, ajustées et révisées.
La CCPE et la CCSD peuvent, le cas échéant, saisir la
CDES mais, de préférence, aider la famille à
effectuer la saisine, si les mesures qui
sembleraient utiles pour l'élève requièrent un financement qui relève de la
compétence de cette dernière. Tel est le cas évidemment, soit pour
l'attribution d'une aide financière à la famille, sous la forme de l'allocation
d'éducation spéciale et éventuellement de ses compléments, soit pour une demande
de prise en charge de l'élève par un service d'éducation spéciale et de soins à
domicile (SESSAD).
Un élève bénéficiant d'un projet individualisé
d'intégration peut également faire l'objet d'un suivi par un service
hospitalier, un centre d'action médico-social précoce (CAMSP), un centre
médico-psycho-pédagogique (CMPP), ou des professionnels para-médicaux exerçant
en libéral. Toutes ces formes d'accompagnement ne relèvent pas de la compétence
de la CDES, mais peuvent être préconisées par elle. Dans tous les cas, il
demeure de la responsabilité de la CCPE et de la CCSD de veiller à une
coordination étroite avec les partenaires impliqués dans le suivi de l'élève,
que celui-ci soit intégré individuellement ou affecté dans une CLIS, une UPI ou
une SEGPA.
Le rôle du
secrétaire de la commission de circonscription
Placé selon les cas, sous la responsabilité conjointe
de l'inspecteur d'académie ou de l'inspecteur de l'éducation nationale,
président de la commission, et du médecin qui en est membre, le secrétaire de
la commission est une personne ressource à laquelle les équipes éducatives
peuvent faire appel pour demander informations et conseils. Il est en outre un
interlocuteur privilégié pour les parents, en ce qu'il permet d'assurer la
permanence des contacts avec les équipes éducatives, lors des changements
d'établissements scolaires, mais aussi avec les intervenants extérieurs qui
assurent le suivi rééducatif ou thérapeutique des enfants.
Une attention particulière est apportée à la
nomination et à la formation des secrétaires de commission lors de la prise de
fonction. On veillera notamment à les informer des contraintes liées à cet
emploi, en particulier en matière d'horaires de travail
Des modalités adaptées de concertation et de formation
continue leur sont proposées dans un cadre départemental et/ou académique.
Pilotage des
commissions
Sous l'autorité de l'IA-DSDEN et du DDASS, présidents
de la CDES, l'inspecteur chargé de l'adaptation et de l'intégration scolaires
et le médecin ou l'un des médecins de la CDES assurent la coordination de
l'action des commissions de circonscription du département, animent des
réunions de régulation, veillent à l'harmonisation des pratiques et des
décisions, en associant étroitement à la réflexion l'inspecteur des affaires sanitaires
et sociales ayant en charge la tutelle des établissements médico-éducatifs, les
présidents de commission, les médecins membres des commissions, ainsi que les
secrétaires.
ENSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
ADAPTATION ET INTÉGRATION SCOLAIRES
Les dispositifs de l'adaptation et de
l'intégration scolaires dans le premier degré
NOR : MENE0201158C
RLR : 501-5
CIRCULAIRE N°2002-113
DU 30-4-2002
MEN - DESCO
MES - DGAS
Texte adressé aux préfètes et préfets de région ; aux rectrices et recteurs d'académie ; aux directrices et directeurs régionaux des affaires sanitaires et sociales, aux préfètes et préfets de départements, aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale ; aux directrices et directeurs départementaux des affaires sanitaires et sociales
o Dix
ans après la publication des circulaires organisant les réseaux d'aides
spécialisées aux élèves en difficulté et les classes d'intégration scolaires,
il apparaît utile de conforter les orientations initiales en les actualisant et
de clarifier les complémentarités des deux dispositifs.
I - Scolariser
tous les élèves : le cadre privilégié du projet d'école
Pour permettre à chaque élève de tirer le meilleur
profit de sa scolarité, il est nécessaire de diversifier les démarches
pédagogiques et éducatives. Le projet d'école constitue un cadre privilégié
pour proposer des réponses aux besoins divers que présentent les élèves. Il
définit "les modalités particulières de mise en œuvre des objectifs et des
programmes nationaux" et prévoit les dispositifs par lesquels l'équipe
pédagogique se propose d'adapter l'enseignement à la diversité des élèves et de
suivre leurs parcours individuels, dans la perspective pluriannuelle instituée
par les cycles pédagogiques.
Chaque enseignant assume au sein de la classe la
responsabilité pédagogique à l'égard de chacun de ses élèves. Le fonctionnement
de l'équipe éducative à laquelle il appartient permet de construire de
nouvelles réponses aux besoins particuliers de certains enfants, au travers
d'activités organisées collectivement incluant, si nécessaire, les
interventions des personnels spécialisés.
Dans tous les cas, la différenciation n'a pas pour
objet de réduire les exigences en termes d'apprentissages ou de compétences à
maîtriser, mais elle permet de diversifier les voies d'accès, de favoriser
selon les cas le soutien ou l'approfondissement.
Les démarches pédagogiques mises en œuvre dans le
cadre du projet d'école ont, notamment, une finalité de prévention. Elles
tendent à éviter que des différences d'intérêt ou de maturité ne génèrent des
difficultés scolaires, en autorisant la diversification des contextes et des
situations d'apprentissage. Elles valent pour tous les élèves permettant
également à certains d'entre eux de se voir proposer des situations
d'apprentissage complexes, entretenant leur motivation pour les apprentissages
scolaires. Elles permettent aux équipes pédagogiques de mieux connaître les
élèves pour ajuster, en fonction de leurs besoins et de leurs acquis, la durée
des cycles, aussi bien pour la réduire que pour la prolonger.
Si nécessaires soient ces démarches, elles peuvent ne
pas suffire pour certains élèves dont la situation nécessite une attention plus
soutenue, soit parce qu'ils présentent des difficultés marquées, exigeant une
analyse approfondie et un accompagnement spécifique, soit parce qu'ils
expriment des besoins particuliers, en relation avec une déficience sensorielle
ou motrice ou avec des atteintes d'origines diverses perturbant leur
fonctionnement mental.
C'est pour répondre aux besoins de ces élèves qu'ont
été créés, d'une part, les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en
difficulté, d'autre part, les classes d'intégration scolaire. Ces dispositifs
permettent de mobiliser dans l'école des ressources spécifiques. Néanmoins, ces
ressources n'ont d'efficacité que si elles sont incluses dans le projet d'école
qui assure la cohérence des interventions effectuées par les personnels
spécialisés avec l'ensemble des actions pédagogiques conduites au sein de
l'école.
II - Le réseau
d'aides spécialisées aux élèves en difficulté : prévenir les difficultés
durables d'apprentissage, aider à leur dépassement
La difficulté est inhérente au processus même d'apprentissage
et requiert, en premier lieu, des réponses dans l'action pédagogique conduite
par l'enseignant dans sa classe, complétées par les activités organisées au
sein du cycle.
Toutefois, dès l'école maternelle, certains élèves
attirent l'attention des enseignants car leurs attitudes face à l'activité
scolaire, leur manière de répondre aux consignes, leur mode d'adaptation à la
vie collective sont révélatrices de difficultés susceptibles de grever leur
avenir scolaire. À l'école élémentaire également, certains élèves manifestent
des écarts importants par rapport aux attentes des enseignants. Leurs
difficultés sont telles qu'elles perturbent gravement les apprentissages
scolaires et exigent une analyse approfondie permettant de déterminer les
formes d'aides les plus adaptées.
Le réseau d'aides spécialisées aux élèves en
difficulté (RASED) constitue un dispositif-ressource complémentaire pour
accroître les possibilités des équipes pédagogiques de mettre en œuvre une
différenciation des réponses pédagogiques adaptée à la variété des besoins des
élèves. Un travail collectif mieux organisé doit favoriser une meilleure
efficacité globale.
Les principales caractéristiques des aides
spécialisées définies dès 1990 restent valables ; c'est ainsi que :
- les aides spécialisées s'insèrent dans l'ensemble
des actions de prévention et de remédiation mises en place par les équipes
pédagogiques auxquelles elles ne se substituent en aucune manière, cette
articulation requérant une concertation et des collaborations régulières ;
- les aides spécialisées sont adaptées aux situations
particulières ;
- les interventions se font à l'école, à la différence
d'interventions de services ou de professionnels auxquels les familles sont
invitées à s'adresser lorsqu'une prise en charge extérieure à l'école semble
plus opportune ;
- les effets des aides spécialisées, comme de toute
intervention en milieu scolaire, sont évalués.
II.1 Deux
missions pour les personnels des RASED
Le dispositif d'aides spécialisées contribue à
assurer, avec les équipes pédagogiques, d'une part, la prévention des
difficultés préjudiciables à la progression dans le cursus scolaire ou à une
bonne insertion dans la vie collective et, d'autre part, la remédiation quand
des difficultés s'avèrent durables et se traduisent par des écarts
d'acquisition nets avec les acquisitions attendues ou par un défaut durable
d'adaptation à l'école et à son fonctionnement particulier.
Il accompagne et complète les mesures prises par le
maître de la classe et l'équipe pédagogique, mesures qu'il a pu contribuer à
définir dans certains cas.
La prévention
Elle consiste en un ensemble de démarches qui visent à
éviter l'apparition d'une difficulté, son installation ou son amplification.
Dans les apprentissages, il est normal que tout enfant
rencontre des difficultés passagères, que la compréhension d'une notion ou la
maîtrise de savoir-faire nouveaux ne soient pas immédiates et cette situation
ne doit pas systématiquement inquiéter même si elle requiert, et sans délai, un
ajustement de l'action pédagogique. Ainsi, la prévention s'inscrit dans le
cadre des obligations professionnelles du maître. Celui-ci doit être
particulièrement attentif à la situation des enfants nés dans le dernier tiers
de l'année civile dont la "maturité" peut être un peu insuffisante
pour qu'ils affrontent les mêmes obstacles, au même moment, avec les mêmes
chances de réussite que leurs camarades plus âgés. C'est d'autant plus vrai que
les enfants sont plus jeunes. Pour ces enfants, il convient parfois simplement
de décaler certaines exigences sans renoncer aux activités préalables qui
favoriseront l'entrée dans les apprentissages requis.
La prévention s'exerce à tout moment de la scolarité :
l'apparition ou l'aggravation de difficultés sont susceptibles de se manifester
face à des exigences nouvelles. S'il est vrai que l'école maternelle est le
lieu privilégié où s'exprime pleinement la mission préventive car c'est le
moment où s'ouvre le chemin des apprentissages scolaires, où les difficultés ne
sont pas encore installées, il serait erroné de réserver au cycle des
apprentissages premiers le temps de la prévention. Les actions de prévention
conservent tout leur sens, avec des objectifs adaptés, tout au long de l'école
primaire.
La prévention des difficultés durables individuelles
se fonde notamment sur l'observation. Conduite par les membres des RASED,
celle-ci s'effectue à partir des questions que se pose le maître, des problèmes
qu'il a commencé à percevoir sur la base de prises d'information quotidiennes
ou d'évaluations qu'il a pratiquées. Elle gagne à se réaliser dans des
contextes différents, les écarts étant toujours riches d'indications :
- dans la classe, au moment des activités collectives,
de telle façon que les élèves soient vus face à des tâches scolaires dans un
fonctionnement normal de classe ;
- dans ou hors la classe, dans le cadre de petits
groupes animés par un maître spécialisé ou un psychologue scolaire qui créent
les conditions propres à susciter un certain nombre de comportements dont ils
souhaitent observer la mise en œuvre.
Elle peut aussi mobiliser des stratégies d'évaluation
collective à condition que celles-ci soient ciblées et pertinentes, choisies
avec les enseignants qui sont associés à la passation et à l'analyse des
résultats. À l'inverse, des situations telles que les évaluations nationales
(CE2, GS et CP) ne peuvent que bénéficier des analyses des membres des RASED.
Pour un certain nombre d'enfants, une étude
approfondie s'avère indispensable ; elle nécessite des bilans personnalisés
pour lesquels plusieurs compétences peuvent être requises, celles du
psychologue scolaire en particulier.
L'observation, l'évaluation initiale, les bilans
permettent, pour les élèves concernés, de circonscrire des objectifs sur
lesquels l'équipe éducative doit se mobiliser en priorité. La mission de
prévention pour les membres des RASED va jusqu'à concourir à la recherche d'un
ajustement des conditions de l'apprentissage dans la classe.
La collaboration qui doit s'établir entre les
enseignants et les intervenants spécialisés renforce la qualité de
l'observation et du suivi des élèves. Elle favorise le perfectionnement et
l'ajustement des techniques, la pertinence de l'interprétation des faits ainsi
que la conception d'actions pédagogiques et éducatives adaptées aux individus
et aux groupes. Cette collaboration entraîne des modifications des attitudes
individuelles et collectives devant les difficultés des élèves, ainsi qu'une
meilleure compréhension de leur situation.
S'il est un domaine qui nécessite une attention plus
particulière, c'est celui du langage oral et écrit dans la période des cycles I
et II ; le repérage précoce de signes qui inquiètent, de difficultés qui
persistent malgré des aides doit conduire les maîtres à solliciter les membres
des RASED pour des actions complémentaires à la leur et, le cas échéant, pour
des bilans plus précis et complets que ceux qui peuvent être faits en classe.
Les médecins de l'éducation nationale peuvent être appelés à procéder à des
examens des enfants concernés. Après une synthèse réalisée à l'école par
l'équipe éducative, les familles sont orientées vers des centres de référence
si des hypothèses de troubles spécifiques de l'apprentissage du langage oral ou
écrit existent. Les actions à conduire en faveur d'élèves présentant ces
troubles sont précisées dans la circulaire interministérielle n° 2002-024 du 31
janvier 2002 parue au B.O n° 6 du 7 février 2002 : Mise en œuvre d'un plan
d'action pour les enfants atteints d'un trouble spécifique du langage oral et
écrit.
La remédiation
Quand la situation des enfants le requiert, les
membres des RASED concourent, avec les maîtres qui le demandent, à
l'élaboration des projets pédagogiques personnalisés ; dans ce cadre, ils
peuvent participer à la construction et à la mise en œuvre de réponses adaptées
dans la classe.
Pour réduire les difficultés analysées, les démarches
de remédiation doivent :
- localiser les obstacles à la réussite, en associant
l'élève à cette recherche autant que faire se peut ;
- établir avec l'élève les objectifs en vue desquels
il peut se mobiliser ;
- proposer des situations, des activités, des
supports, des échéances et des modalités d'évaluation, à travers lesquels il
peut se diriger vers cet objectif.
L'aide spécialisée est adaptée à chaque élève, même si
elle est dispensée dans un petit groupe ; elle mobilise des stratégies, des
méthodes voire des outils particuliers et un savoir-faire propre aux maîtres
spécialisés. Elle constitue, en complément à l'action du maître, une
remédiation spécifique aux difficultés circonscrites.
Dans la plupart des cas, elle a pour objectif de
favoriser la conquête d'acquisitions qui n'ont pu être faites dans les
activités ordinaires d'enseignement, de reconstruire des représentations, des
connaissances, etc. Les démarches doivent prendre en compte une analyse des
succès et des réussites et s'appuyer sur ceux-ci pour revaloriser les élèves et
contribuer à leur motivation face aux efforts à fournir.
II.2 Les
relations RASED-écoles
La réussite scolaire de tous les élèves requérant une
coopération professionnelle étroite des différents acteurs, toutes les mesures
de nature à améliorer la communication sont à rechercher : le directeur d'école
a certainement un rôle décisif pour favoriser l'intégration des activités des
personnels spécialisés au sein de la vie pédagogique de l'école. Certains
départements ont mis en place avec profit un "correspondant RASED"
par école ; c'est un membre du RASED qui est l'interlocuteur privilégié de
l'école et qui alerte ses collègues quand des enseignants en appellent à la
présence de personnels spécialisés pour un nouveau cas d'élève. Il assiste aux
divers conseils de l'école, en particulier les conseils de maîtres de cycle où
sont élaborées des stratégies d'aides aux élèves en difficulté.
Les relations RASED-écoles sont aussi favorisées par
la formalisation des procédures de demandes d'aide. Le demandeur définit ce qui
pose problème et présente les réponses qu'il a tenté d'apporter aux difficultés
repérées et leurs effets. Certaines circonscriptions ont élaboré des documents
de "demande d'aide spécialisée" ou de "demande
d'intervention". L'intérêt de ce travail qui gagnerait à se généraliser
réside principalement dans la procédure d'élaboration collective qui conduit à
expliciter des critères communs, à éclaircir les registres dans lesquels les
difficultés se manifestent, mais aussi les éléments positifs sur lesquels il
est possible de s'appuyer. C'est pourquoi cette formalisation des procédures ne
se réduit pas à la rédaction d'une "fiche" et ne se substitue pas aux
échanges indispensables entre les parties prenantes à l'élaboration du projet
d'aide.
De manière générale, un travail régulier entre équipes
pédagogiques et membres des RASED, associant le médecin ainsi que les
infirmières de l'éducation nationale, qui permet la confrontation et la
synthèse d'approches plurielles, ne peut que favoriser la compréhension et la
prise en charge des difficultés de divers ordres que les écoles rencontrent.
Les interventions des personnels du RASED sont
effectuées dans le respect du règlement scolaire. Le conseil d'école est tenu
informé de l'organisation des aides spécialisées.
II.3
Plusieurs formes d'intervention
- Les aides spécialisées à dominante pédagogique
Elles sont adaptées aux situations dans lesquelles les
élèves manifestent des difficultés avérées à comprendre et à apprendre alors
même que leurs capacités de travail mental sont satisfaisantes.
En référence aux domaines d'activités de l'école
maternelle ou aux domaines disciplinaires de l'école élémentaire, les actions
visent à la maîtrise des méthodes et des techniques de travail, à la
stabilisation des acquisitions et à leur transférabilité, à la prise de
conscience des manières de faire qui conduisent à la réussite.
Les conditions créées favorisent l'expérience du
succès et la prise de conscience des progrès.
Ces aides sont assurées par des enseignants
spécialisés titulaires du CAPSAIS option E.
- Les aides spécialisées à dominante rééducative
Elles sont en particulier indiquées quand il faut
faire évoluer les rapports de l'enfant à l'exigence scolaire, restaurer
l'investissement scolaire ou aider à son instauration.
En effet, si la réussite scolaire suppose que les
processus cognitifs soient efficients, elle requiert aussi un bon
fonctionnement des interactions avec le maître et les autres élèves, ainsi que
des capacités à répondre aux sollicitations permanentes, et parfois pressantes,
de l'institution scolaire.
Face à cela, certains enfants, du fait des conditions
sociales et culturelles de leur vie ou du fait de leur histoire particulière,
ne se sentent pas "autorisés" à satisfaire aux exigences scolaires,
ou ne s'en croient pas capables, ou ne peuvent se mobiliser pour faire face aux
attentes (du maître, de la famille, etc.). Les aides spécialisées à dominante
rééducative ont pour objectif d'amener les enfants à dépasser ces obstacles, en
particulier en les aidant à établir des liens entre leur "monde
personnel" et les codes culturels que requiert l'école, par la création de
médiations spécifiques. C'est la raison pour laquelle les aides spécialisées
s'effectuent avec l'accord des parents et, dans toute la mesure du possible,
avec leur concours.
Ces aides sont dispensées par les enseignants
spécialisés titulaires de l'option G du CAPSAIS.
En relation avec le maître de la classe qui doit aussi
se donner cet objectif, les interventions à visée rééducative doivent favoriser
un engagement actif de l'enfant dans les différentes situations, la
construction ou la restauration de ses compétences d'élève. La (re)conquête du
désir d'apprendre et de l'estime de soi, l'ajustement des conduites
émotionnelles, corporelles et intellectuelles doivent permettre une meilleure
efficience dans les activités proposées en classe et dans les apprentissages.
C'est cette finalité qui ne doit pas être perdue de vue.
- Ces deux formes d'aides ne doivent pas être
considérées comme des spécialisations cloisonnées. Ainsi, le maître chargé des aides à dominante pédagogique doit prendre
en considération le découragement induit par des difficultés persistantes,
voire des moments de désaffection ou de rejet de l'école. Le maître chargé des
aides à dominante rééducative ne peut refuser de prendre en compte des demandes
scolaires des enfants. Les médiations utilisées dans l'un et l'autre cas peuvent
être partiellement identiques mais prennent un sens différent en fonction du
projet propre à chaque enfant.
- Le suivi psychologique
Le psychologue scolaire organise des entretiens avec
les enfants en vue de favoriser l'émergence du désir d'apprendre et de
s'investir dans la scolarité, le dépassement de la dévalorisation de soi née de
difficultés persistantes ou d'échecs antérieurs. Il peut aussi proposer des
entretiens au maître ou aux parents pour faciliter la recherche des conduites
et des comportements éducatifs les mieux ajustés en fonction des problèmes
constatés.
Le psychologue scolaire conseille aux parents une
consultation extérieure à l'école quand la situation requiert une prise en
charge qui ne peut être assurée au sein de l'école, ou lorsque des
investigations approfondies semblent nécessaires (notamment quand des troubles
psychopathologiques ou neuropsychologiques peuvent être suspectés).
II.4 Une
diversité de modes d'organisation adaptée aux besoins des élèves
- La mise en œuvre des aides spécialisées est
entreprise à l'issue de la mise en commun des différentes approches de la
situation particulière de l'élève effectuées au moins par le maître de la
classe et les intervenants concernés du réseau d'aides. C'est dans le cadre
d'une concertation organisée dans le conseil des maîtres de cycle que
s'effectue le choix des modalités d'aide.
- Il en résulte un projet
d'aide spécialisée qui donne lieu à un document
écrit. Ce document décrit les éléments qui caractérisent la situation de
l'élève, énonce les objectifs visés, prévoit la démarche et les supports qui
vont organiser l'action, donne une estimation de sa durée, indique les
modalités de son évaluation. La réalisation du projet intègre au fur et à
mesure les transformations des conduites de l'enfant et les ajustements
nécessaires à cette évolution. Celle-ci doit toujours pouvoir donner lieu à une communication sous une
forme adaptée aux différents interlocuteurs concernés (maîtres de la classe,
parents, élèves eux-mêmes, autres intervenants, autorités académiques, etc.).
Les parents sont régulièrement informés des bilans et des propositions de
modification, de poursuite ou d'arrêt du projet.
- Un ajustement des
emplois du temps des enseignants est recherché
afin de ne pas induire de désavantage (privation systématique du même type
d'activité par exemple) pour les élèves qui bénéficient d'une aide spécialisée
lorsque celle-ci est extérieure à la classe.
- Les aides sont mises
en œuvre dans la classe ou en dehors, dans le cadre d'un travail de groupe, ou
individuellement. Le mode de constitution des
groupes, comme le choix d'une prise en charge individualisée, répond à des
objectifs précis qui, seuls, les justifient et qui doivent être explicites.
L'intervention simultanée de l'enseignant spécialisé ou du psychologue scolaire
et du maître de la classe, pour des activités organisées conjointement, fait
partie des modalités d'aide qui peuvent être mises en œuvre par ces personnels,
en fonction des objectifs qu'ils se sont fixés.
- L'organisation temporelle des aides spécialisées ne saurait être pensée de manière
uniforme. Le rythme et la densité doivent être adaptés aux problèmes traités. Tout projet
individualisé d'aide doit prévoir cette organisation et des échéances possibles
de fin ; l'arrêt de l'aide spécialisée ne saurait être brutal. Il convient de
ménager une période intermédiaire dans laquelle l'élève continue à bénéficier
d'un suivi adapté pour favoriser sa réassurance dans des conditions habituelles
de travail scolaire.
- Certaines formes de groupement d'élèves méritent une
attention particulière. Classe et
regroupement d'adaptation sont deux des modalités de
prise en charge que tendent à rapprocher le terme "adaptation" et la
formation du maître spécialisé qui en a la responsabilité (maître titulaire du
CAPSAIS option E), mais qui diffèrent
nettement par leurs conditions de mise en
œuvre.
La classe d'adaptation fonctionne dans la continuité
selon la dynamique d'un groupe-classe permanent à effectif réduit (15 élèves
maximum) ; les élèves y ont le maître spécialisé pour référent essentiel même
si un décloisonnement pour un temps limité les met en contact avec une autre
classe, un autre maître. Ils n'y séjournent pas plus d'une année.
La transition avec la classe de référence que doit
fréquenter l'élève à l'issue de ce passage nécessairement court en classe
d'adaptation doit faire l'objet d'une attention particulière. Il convient,
entre autres, de veiller à développer la capacité de l'élève à réinvestir les
compétences qu'il a acquises, dans le contexte "ordinaire" d'une
classe.
Le regroupement d'adaptation qui peut avoir une
variété de formes (types de difficultés, durée et rythme de la prise en charge)
fonctionne de manière discontinue. Le nombre d'élèves qui le constitue est
variable et leurs classes d'appartenance peuvent être différentes. Les élèves
qui composent un même regroupement d'adaptation ont ainsi des référents
différents, qu'il s'agisse des maîtres, des lieux, des règles de fonctionnement
dans le cadre scolaire.
Selon que les difficultés scolaires sont plus ou moins
importantes et généralisées aux divers domaines d'activités ou champs
disciplinaires, que des problèmes de comportement s'y conjuguent ou pas,
l'indication sera donnée pour la classe ou pour le regroupement d'adaptation. La
mise en place de ces modalités de fonctionnement est discutée avec le conseil
des maîtres ; le projet d'école prend en compte les dispositifs décidés.
La mise en place d'une classe d'adaptation ne vaut que
pour la période déterminée par le projet spécifique nécessaire pour un groupe
d'élèves en difficulté. Si elle ne peut être considérée comme une classe
ordinaire de l'école pour l'établissement de la carte scolaire, elle doit, du
fait des tâches d'animation et de coordination que requiert son fonctionnement,
être prise en compte pour l'attribution des décharges de direction.
- La difficulté scolaire "grave" recouvre des situations d'élèves différentes. Actuellement
c'est au cycle III que les réponses s'avèrent les plus lacunaires. Pour
certains enfants, le passage dans ce cycle s'effectue dans des conditions
délicates car ils maîtrisent encore mal les apprentissages fondamentaux malgré
des aides antérieures.
Des réponses peuvent être recherchées avec l'aide des
personnels spécialisés des réseaux d'aides, de manière à organiser des
regroupements d'adaptation permettant à ces élèves de consolider la maîtrise
des apprentissages fondamentaux sans les priver de la stimulation que
représente leur classe de référence. Pour atteindre leur objectif essentiel, ces
regroupements doivent avoir une fréquence forte et une durée substantielle. On
ne peut exclure a priori l'opportunité d'une classe d'adaptation, si elle
correspond mieux à l'analyse qui peut être faite des difficultés de certains
élèves, sous réserve que l'affectation dans cette classe ne soit pas d'une
durée supérieure à l'année scolaire ; à titre de transition, c'est avant la fin
de l'année scolaire qu'une progressive intégration dans une classe de référence
devra intervenir. Néanmoins, il convient de ne retenir cette solution qu'à
titre exceptionnel ; bien conduites, les mesures antérieures de prévention
doivent aboutir à rendre ces cas rares.
- Il faut rappeler que toute
forme d'aide spécialisée revêt une signification aux yeux des élèves qui en
bénéficient, ainsi que de leurs parents, et
suscite en même temps une inquiétude face aux difficultés reconnues et l'espoir
que ces difficultés pourront être réduites. Il est donc essentiel que l'élève
soit associé à la démarche et en perçoive clairement le sens et l'utilité,
quelle que soit la forme d'aide choisie. Les parents doivent être informés et
associés au travail concernant les difficultés de leur enfant dans des
conditions qui préservent la confiance en l'école et facilitent le processus
d'aide.
II.5 Les
personnels des réseaux d'aides spécialisées
Interviennent dans le réseau d'aides spécialisées aux
élèves en difficulté :
- les psychologues scolaires ;
- des instituteurs ou professeurs des écoles
spécialisés chargés d'aides spécialisées à dominante rééducative, titulaires du
CAPSAIS option G ;
- des instituteurs ou professeurs des écoles
spécialisés chargés d'aides spécialisées à dominante pédagogique, titulaires du
CAPSAIS option E.
La composition du réseau d'aides spécialisées garantit la présence des trois types de personnels afin de pouvoir procéder à l'analyse des besoins
particuliers de chaque élève et proposer les aides spécialisées adaptées. Le
secteur d'intervention des personnels est déterminé de telle façon qu'il
garantisse une véritable efficacité pédagogique, en évitant une dispersion
préjudiciable. Lorsque les personnels sont appelés à se déplacer, les frais
occasionnés sont prévus lors de l'implantation des emplois.
Un temps équivalent en moyenne à trois heures par
semaine est réservé aux activités de coordination et de synthèse pour tous les
personnels des RASED.
Les maîtres chargés des aides spécialisées à dominante
pédagogique et à dominante rééducative assurent le même nombre d'heures
hebdomadaires que leurs collègues titulaires d'une classe, le temps de
coordination et synthèse étant inclus dans ce temps de service hebdomadaire.
L'emploi du temps des psychologues scolaires permet la
souplesse nécessaire à l'exercice de l'ensemble de leurs missions. Leurs
obligations de service sont fixées comme suit : 24 heures sont consacrées aux
actions de prévention, aux examens cliniques ou psychométriques, aux entretiens
avec les familles et les enseignants, aux suivis psychologiques, aux réunions
de coordination et de synthèse internes à l'école ou avec les services
extérieurs, aux réunions des commissions d'éducation spéciale, aux actions
d'intégration, à la participation à des réunions institutionnelles, aux
activités d'étude et de formation. L'action auprès des enfants s'inscrit dans
le temps de présence scolaire de ces enfants. Les entretiens avec les parents
ou avec les enseignants, les relations avec les organismes et services
extérieurs peuvent se dérouler en dehors du temps de présence des élèves pour
tenir compte des disponibilités des différents acteurs. Le dépouillement des
tests et leur interprétation, l'analyse des entretiens, la rédaction des
comptes rendus, les courriers, la préparation des réunions, l'information
personnelle sont effectués en dehors de ce temps de service.
III - De l'intégration
individuelle au dispositif collectif : scolariser les élèves en situation de
handicap
Certains enfants présentent, très précocement, des
besoins éducatifs particuliers tels que leurs parents sont conduits à saisir la
commission départementale d'éducation spéciale (CDES) bien avant le début de
leur scolarité. Cette saisine permet à l'enfant, dès la naissance si besoin
est, de bénéficier des aides éducatives, rééducatives ou des soins appropriés,
afin de réduire les incapacités et désavantages liés à une déficience
sensorielle ou motrice ou à des atteintes d'origines diverses, induisant des
perturbations du fonctionnement mental.
Chaque école a vocation à accueillir les enfants
handicapés relevant de son secteur de recrutement. Lorsque le directeur reçoit
la demande des parents, il examine avec l'équipe éducative les conditions
d'accueil et veille à informer la commission de circonscription préscolaire et
élémentaire (CCPE) qui notifie cette intégration aux parents. La CCPE est le
garant de l'action engagée et veille à la mise en place et au suivi du projet
individualisé.
Le médecin de l'éducation nationale ainsi que le
psychologue scolaire apportent leurs compétences particulières pour aider
l'équipe éducative à réussir l'accueil.
S'il s'avère que dans telle école particulière, les
conditions effectives de l'intégration ne sont pas réunies, il appartient au
directeur de l'école d'informer immédiatement l'inspecteur de l'éducation
nationale chargé de la circonscription, président de la CCPE, afin que soit
recherchée une solution scolaire adaptée en réponse à la demande des parents.
Aucun enfant ne doit rester sans solution scolaire et éducative.
III.1 Des
modalités d'intégration souples et diversifiées
Dès les circulaires de 1982 et 1983, a été retenu le
principe d'une souplesse dans les formes et les modalités de l'intégration
scolaire.
Dès l'âge de trois ans, si leur famille en fait la
demande, les enfants porteurs de maladies ou de handicaps peuvent être
scolarisés à l'école maternelle. Toutefois, pour répondre aux besoins
particuliers qui sont les leurs, il est le plus souvent indispensable de mettre
en place un projet individualisé qui assure la compatibilité entre la scolarité
et l'accompagnement, éducatif, rééducatif ou thérapeutique, qui leur est
nécessaire.
Ainsi, il est possible d'envisager des intégrations à
temps partiel, en particulier pour des enfants très jeunes. Toutefois, il
importe que ce temps d'intégration soit inclus dans un projet cohérent de prise
en charge de l'enfant, qui lui permette de réels progrès et qui ne laisse pas à
la famille, la responsabilité exclusive de rechercher les accompagnements
appropriés.
Plus généralement, si une scolarisation progressive
est parfois judicieuse pour tenir compte de la fatigabilité de l'enfant, il
convient d'attirer l'attention sur le fait que des projets d'intégration trop
partiels sont presque toujours voués à l'échec. Pour se familiariser avec la
classe, y trouver ses repères, en connaître les règles de fonctionnement, tout
enfant, qu'il soit ou non handicapé, a besoin de temps. Les apprentissages
sociaux s'effectuent nécessairement dans la durée, ils sont scandés par des
périodes d'adaptation et des paliers. Sauf exception, il convient donc d'éviter
des projets d'intégration trop limités, déstabilisants pour l'enfant et ses
parents, comme pour le maître et les élèves de la classe.
Les démarches d'intégration individuelle à l'école
maternelle se sont beaucoup développées au
cours des dernières années et ont fait la preuve de leur efficacité pour
favoriser le développement cognitif et social des enfants en situation de
handicap, comme d'ailleurs celui de tous les enfants. De plus, le temps
d'intégration individuelle à l'école maternelle rend possible un suivi attentif
associant étroitement les parents. Il crée les conditions favorables à une
préparation du passage à l'école élémentaire. Ce suivi doit permettre, le plus
souvent possible, l'élaboration d'une démarche d'intégration scolaire.
Un projet d'intégration individuelle dans une classe
élémentaire sera élaboré chaque fois que la
démarche apparaît réalisable et permet à l'élève de poursuivre tous les
apprentissages dont il est capable.
Pour assurer l'accompagnement de l'intégration
individuelle, certains départements ont mis en place avec succès des postes
d'enseignants spécialisés itinérants, titulaires des options du CAPSAIS
correspondant au type de handicap présenté par les élèves. Cette formule
s'avère efficace en ce qu'elle permet d'apporter un soutien pédagogique
approprié aux élèves mais également informations et aide aux enseignants qui
intègrent. Son efficacité est cependant conditionnée par la délimitation d'un
secteur d'intervention "raisonnable" pour le maître spécialisé, de
telle sorte qu'il ne consacre pas un temps excessif en déplacements, lesquels
occasionnent en outre des frais qui doivent être prévus lors de la création de
ce type d'emplois.
Il est important de souligner qu'un certain nombre
d'enfants handicapés peuvent être intégrés individuellement avec les moyens
propres de l'école et/ou avec l'appui d'aides techniques. Dans bien des cas
néanmoins l'accompagnement par un service spécialisé ou de soins est
indispensable.
La présence d'un auxiliaire
de vie scolaire est utile dans certains cas
mais elle ne peut être une condition de la scolarisation. De même, elle n'a
besoin d'être permanente que dans de rares situations. Le plus souvent,
l'auxiliaire de vie scolaire n'intervient que sur une partie du temps scolaire.
Ce type de mission peut être assuré soit par des auxiliaires de vie scolaire
salariés de services associatifs ou de collectivités locales ou par des
aides-éducateurs, même si la mission de ces derniers est plus souvent centrée
sur l'aide collective à l'intégration.
L'auxiliaire de vie scolaire peut être amené à effectuer
quatre types d'activités : des interventions dans la classe définies en concertation
avec l'enseignant (aide pour écrire, manipuler le matériel dont l'élève a
besoin, ...) ou en dehors des temps d'enseignement (inter-classes, repas, ...),
des participations aux sorties de classes occasionnelles ou régulières,
l'accomplissement de gestes techniques ne requérant pas une qualification
médicale ou paramédicale particulière, ainsi qu'une collaboration au suivi des
projets d'intégration (réunions d'élaboration et de régulation du projet
individualisé, participations aux rencontres avec la famille...)
En conséquence, la préconisation de l'accompagnement d'un élève par un auxiliaire doit être fondée sur une
analyse précise des besoins propres de l'élève. Elle doit être motivée avec
soin, en particulier lorsqu'il s'agit d'une présence à temps plein.
L'instruction des dossiers est réalisée par la CCPE sur la base de critères
partagés, élaborés au plan départemental ; les dossiers sont ensuite soumis à
la CDES qui rend un avis. Dans tous les cas, même lorsqu'il s'agit d'une
présence à temps partiel, la préconisation de l'aide par l'auxiliaire de vie
scolaire est assortie d'une échéance précise, mentionnant la date fixée pour la
révision de cette attribution.
Une intégration dans un dispositif collectif, la
classe d'intégration scolaire (CLIS), sera
proposée dès lors que les besoins de l'élève sont tels que des aménagements
substantiels doivent être apportés au moins sur certains aspects de la
scolarité.
Ce mode d'intégration est opportun s'il s'avère plus
propice à l'acquisition des compétences scolaires, voire de compétences
particulières en relation avec les besoins de l'enfant (par exemple,
apprentissage du braille pour l'enfant aveugle, consolidation du projet linguistique,
oraliste ou bilingue, pour l'enfant sourd, adaptations de certains
apprentissages pour tenir compte de difficultés électives sévères, aménagement
du rythme d'apprentissage pour des enfants présentant des maladies invalidantes
ou des déficiences motrices complexes...)
III. 2 Une
diversité de CLIS mais un point commun : la cohérence du projet pédagogique
La CLIS est une classe de l'école et son projet
intégratif est inscrit dans le projet d'école.
Elle a pour mission d'accueillir de façon différenciée dans certaines écoles
élémentaires ou exceptionnellement maternelles, des élèves en situation de
handicaps afin de leur permettre de suivre totalement ou partiellement un
cursus scolaire ordinaire.
L'admission en CLIS d'un élève est subordonnée à la décision
d'une des commissions d'éducation spéciale. La situation des élèves est révisée
régulièrement conformément aux dispositions de la circulaire du 22 avril 1976.
L'effectif de ces classes est limité à 12 élèves,
mais, dans certains cas (par exemple, troubles graves du développement),
l'effectif envisagé doit être très sensiblement inférieur.
La CLIS compte pour une classe dans le calcul du
nombre de classes de l'école, notamment pour l'attribution des décharges de
direction.
L'effectif des élèves de CLIS est comptabilisé
séparément de l'effectif des autres classes de l'école en ce qui concerne les
mesures de carte scolaire.
Les maîtres chargés de CLIS sont titulaires du
certificat d'aptitude aux actions pédagogiques spécialisées d'adaptation et
d'intégration scolaires (CAPSAIS).
Il est souhaitable de maintenir quatre types de CLIS
répondant aux besoins d'enfants différents. De même, l'organisation de la
classe d'intégration scolaire autour d'un projet élaboré pour des élèves
présentant des besoins du même ordre n'est pas remise en cause. Toutefois, il
n'apparaît pas opportun de l'organiser sur le fondement d'une catégorie
diagnostique exclusive, celle-ci ne garantissant aucunement que les enfants
présentent des besoins identiques.
- Les CLIS 1 ont
vocation à accueillir des enfants présentant des troubles importants des
fonctions cognitives qui peuvent avoir des origines et des manifestations très
diverses : retard mental global, difficultés cognitives électives, troubles
psychiques graves, troubles graves du développement...
Cela conduit à souligner la nécessité d'attacher une
attention particulière à la composition de chaque classe de manière à assurer
la compatibilité des projets individualisés avec le fonctionnement collectif du
groupe. La constitution du groupe doit impérativement être effectuée en ayant
le souci d'un projet pédagogique cohérent, condition indispensable de progrès
pour les élèves. Il ne s'agit évidemment pas de rechercher une homogénéité qui
serait vide de sens, mais une compatibilité des besoins des élèves et des
objectifs d'apprentissage, qui rende possible une véritable dynamique
pédagogique.
Cela vaut pour tous les types de CLIS, mais revêt une
importance particulière pour la CLIS 1.
Les maîtres chargés de CLIS 1 sont titulaires de l'option
D du CAPSAIS.
Toutefois, les personnels titulaires du CAPSAIS option
E en poste actuellement dans ces classes peuvent y être maintenus. Des actions
de formation continue appropriées leur sont proposées.
- Les CLIS 2
accueillent des enfants présentant une déficience auditive grave ou une
surdité, et pour lesquels l'orientation vers un dispositif collectif s'avère
opportune.
Toutefois le critère de perte auditive définie de
façon purement audiométrique ne peut constituer le seul élément dans la décision
d'admission. Il convient de prendre en compte l'ensemble des potentialités de
l'enfant, son appétence et ses compétences en matière de communication, son
comportement social, ses acquisitions scolaires, l'aide familiale qui peut lui
être apportée.
Dans l'élaboration du projet individualisé, un soin
particulier est attaché aux conditions d'un développement optimal de la
communication en français.
Les élèves peuvent bénéficier pour l'enseignement et
le perfectionnement de la parole, dans ses composantes audio-vocales, de
l'intervention d'orthophonistes ou de professeurs de sourds, titulaires des
certifications délivrées par le ministère de l'emploi et de la solidarité.
Les maîtres chargés de CLIS 2 sont titulaires de
l'option A du CAPSAIS.
- Les CLIS 3 accueillent
des enfants présentant une déficience visuelle grave ou une cécité, quelles que
soient l'origine, la précocité d'apparition et l'évolution éventuelle de la
déficience.
L'approche de la situation de l'enfant et les
décisions qui s'y rapportent ne peuvent se référer uniquement à l'expression
chiffrée de l'acuité visuelle et à la description du champ de vison, mais
doivent être abordées en tenant compte de la spécificité des déficiences
visuelles importantes ou de la cécité dans leurs divers aspects.
Dans l'élaboration du projet individualisé on veillera
à prendre en compte, selon les besoins propres à chaque enfant, les objectifs
d'éducation des restes visuels et/ou d'éducation des suppléances sensorielles.
Le recours à des techniques palliatives ou encore l'utilisation de moyens
auxiliaires visant au développement de l'autonomie seront envisagés. On
s'attachera à assurer le développement de la faculté de s'orienter et de se
diriger ainsi que l'apprentissage de certaines modalités de communication et d'interactions
sociales.
Les maîtres chargés de CLIS 3 sont titulaires de
l'option B du CAPSAIS.
- Les CLIS 4 accueillent
prioritairement des élèves présentant une déficience motrice. Toutefois, ce
n'est pas la seule déficience motrice qui justifie l'orientation en CLIS, mais
bien les besoins particuliers (fatigabilité, lenteurs et difficultés
d'apprentissages qui y sont associées) qui font pencher pour le choix d'un
dispositif collectif d'intégration offrant une plus grande souplesse. La
gravité de l'atteinte motrice, l'existence de pathologies associées ne
constituent pas, en elles-mêmes des contre-indications.
Il est également possible de proposer l'orientation
vers une CLIS 4 à un élève dont les difficultés d'apprentissage, en liaison
avec une maladie chronique ou invalidante, peuvent nécessiter un aménagement du
rythme des apprentissages. Cela est d'autant plus envisageable que les
enseignants qui exercent dans ces classes doivent être titulaires de l'option C
du CAPSAIS.
Des indications pédagogiques détaillées relatives au
fonctionnement des différents types de CLIS feront l'objet d'une publication
ultérieure sous forme de brochure.
Le travail effectué dans les CLIS doit être soutenu
par l'action des établissements ou services sanitaires ou médico-éducatifs.
Pour les élèves scolarisés dans ces classes, leur progression optimale ne peut
être assurée par l'école seule mais implique qu'ils puissent bénéficier
d'accompagnements éducatifs, rééducatifs ou thérapeutiques. La signature de
conventions entre l'inspecteur d'académie, directeur des services
départementaux de l'éducation nationale, et les responsables des établissements
ou services concernés permet d'assurer des conditions de coopération plus
efficaces. Toutefois, dans certains cas, les accompagnements nécessaires
peuvent être effectués par des praticiens en exercice libéral, selon le choix
de la famille de l'enfant.
Dans tous les cas où sont prévues des interventions de
services de soins ou des services d'éducation spéciale et de soins à domicile
(SESSAD), les modalités d'organisation des synthèses, définies en général dans
le projet individuel d'intégration, doivent avoir été clairement précisées avec
les partenaires et prises en compte dans le projet de la classe, de telle sorte
que l'enseignant puisse assister à ces réunions. La participation indispensable
de l'enseignant de CLIS, aux réunions de coordination et de synthèse, ne doit
pas conduire à réduire le temps de scolarisation des élèves.
III. 3 La
CLIS, une classe "ouverte"
La CLIS constitue dans l'école un dispositif
d'intégration, non une classe fermée sur elle-même. C'est bien la raison pour
laquelle l'existence d'une CLIS dans une école est signalée au mouvement des
enseignants du premier degré, le fonctionnement du dispositif impliquant tous les
enseignants de l'école. Chaque CLIS se caractérise par un projet d'organisation
et de fonctionnement élaboré par le maître titulaire de la classe en
association étroite avec l'ensemble de l'équipe éducative, incluant évidemment
le médecin de l'éducation nationale et le psychologue scolaire, sous la
responsabilité du directeur d'école et en liaison avec l'inspecteur de la
circonscription. Ce projet est transmis à la CCPE.
Chaque élève scolarisé en CLIS doit pouvoir bénéficier
de temps d'intégration dans des classes
ordinaires, autant que ses moyens le lui
permettent. L'enseignant de la CLIS ne peut réussir seul le pari de la
scolarisation des enfants qui lui sont confiés, en gérant simultanément son
projet collectif de classe et les projets nécessairement individualisés pour
chaque élève. Il ne peut y parvenir que dans une étroite coopération avec
l'ensemble de l'équipe éducative de l'école, incluant, le cas échéant, les
aides-éducateurs dont l'expérience montre qu'ils peuvent largement contribuer à
la réussite de ce processus.
Pour les élèves scolarisés en CLIS 2, 3 et 4, il est
indispensable, en particulier au cycle 3, qu'ils soient intégrés à une classe
de référence, leur permettant de bénéficier d'enseignements dans toutes les
disciplines (objectif très difficile à atteindre en CLIS, du fait de la
diversité des âges des élèves et de leurs besoins). Mais le processus
d'intégration a plus largement pour finalité de permettre aux enfants
scolarisés dans ces classes de prendre la mesure du fait qu'ils grandissent et
apprennent, ce qui se traduit, entre autres, par le fait de " changer de
classe ".
Les élèves de CLIS 1, qui constituent une population
d'enfants aux besoins très divers, doivent également bénéficier, en fonction de
leurs possibilités et de leurs intérêts, de plages d'intégration qui les
encouragent à progresser, à dépasser leurs difficultés. Les expériences
conduites en ce domaine confirment que l'intégration dans des classes
ordinaires, pour des activités précises, est un puissant facteur de socialisation
et de progrès sur le plan cognitif, pour les élèves qui en bénéficient.
Réciproquement, il ne faut voir que des avantages à ce
que, pendant les temps d'intégration ou dans le cadre de décloisonnements, des
enfants de classe ordinaire viennent dans la CLIS pour participer à des
activités sous la responsabilité du maître. Ces démarches doivent être prévues
dans le projet d'école. Il importe, pour la réussite du processus intégratif,
que le maître de la CLIS soit perçu par tous les élèves de l'école, non comme
un maître "à part", mais comme un maître "à part entière".
IV - Une
politique départementale cohérente de l'adaptation et de l'intégration
scolaires
IV.1 Un
pilotage départemental
Comme le précise la circulaire n° 2002-111 du 30 avril
2002 (voir dans ce numéro page 1265), les dispositifs d'adaptation et
d'intégration scolaires constituent des ressources différentes mais
complémentaires pour permettre aux écoles de scolariser tous les élèves. Leur
organisation représente un volet fort de la politique éducative élaborée au
plan académique. Néanmoins, c'est à l'inspecteur d'académie, directeur des
services départementaux de l'éducation nationale (IA-DSDEN), en liaison étroite
avec le directeur départemental des affaires sanitaires et sociales (DDASS),
qu'il revient d'assurer la mise en œuvre et l'actualisation de cette politique
au plan départemental en s'appuyant sur un groupe de pilotage qui comprend
nécessairement le ou les inspecteurs chargés de l'adaptation et de
l'intégration scolaires et les représentants de l'éducation nationale au sein
des groupes Handiscol' de manière à assurer au mieux la cohérence de l'action
départementale.
Le groupe Handiscol' recueille et organise les
informations nécessaires au suivi et à l'adaptation éventuelle de cette
politique. Les travaux qu'il conduit doivent également permettre à l'inspecteur
d'académie de déterminer les ajustements nécessaires du réseau départemental
d'accueil collectif des élèves en situation de handicap dans des CLIS.
On attachera une importance particulière aux
conditions d'accessibilité, entendue au sens large, de ces classes et aux
moyens spécifiques indispensables à leur équipement et à leur fonctionnement
(mobiliers ou sanitaires aménagés, matériels pédagogiques adaptés, fournitures
spécifiques, ...).
Les critères de répartition et d'implantation des
emplois affectés aux dispositifs de l'AIS, selon les circonscriptions et selon
les écoles, doivent faire l'objet d'un examen d'ensemble au plan départemental.
L'équité dans la distribution des emplois affectés aux réseaux d'aides s'appuie
sur le partage d'indicateurs communs pour l'analyse des priorités.
L'évaluation du dispositif départemental et des
besoins en personnels qualifiés est assurée de façon régulière, sous l'autorité
de l'IA-DSDEN avec le concours de l'inspecteur chargé de l'adaptation et de
l'intégration scolaire. Le bilan de cette évaluation fait l'objet d'un rapport
annuel présenté au comité technique paritaire départemental.
Qu'il s'agisse des CLIS ou des réseaux, l'association
des collectivités locales à la réflexion permet de créer les conditions
favorables à leur bon fonctionnement (disponibilité de locaux, présence de
personnels de service qualifiés, financement de certaines dépenses, ...). Elle
doit donc être activement recherchée.
IV.2 Une
élaboration départementale de la carte des CLIS coordonnée avec l'équipement
médico-social
Compte tenu des travaux effectués dans le cadre du
groupe Handiscol' en liaison étroite avec le DDASS, l'IA-DSDEN soumet au CTPD
les ajustements qu'il apparaît nécessaire d'apporter à la carte départementale
des CLIS. Cette carte inclut les CLIS1 qui, dès lors qu'elles constituent un
dispositif de scolarisation fortement articulé autour du projet pour un groupe
d'élèves ayant des besoins relativement proches, doivent être coordonnées
au-delà du seul territoire de la circonscription. Il est en effet évident que,
tout comme pour les CLIS 2, 3 et 4, les élèves qui y sont affectés ne relèvent
pas nécessairement de la même circonscription. Cela implique que soit
disponible au plan départemental, une information sur les projets pédagogiques
de ces classes, et que leur implantation géographique fasse l'objet d'une
réflexion au plan du département prenant en compte notamment l'équipement
médico-social départemental susceptible d'assurer la complémentarité en termes
éducatif, pédagogique et thérapeutique nécessaire à la scolarisation des élèves
concernés. Il peut également s'avérer pertinent de penser des coordinations
interdépartementales pour des CLIS implantées sur des zones limitrophes.
IV.3 Une
réutilisation réfléchie des emplois jusqu'alors affectés aux classes de
perfectionnement
Dans une organisation d'ensemble de l'école qui
coordonne les compétences individuelles des enseignants, l'implication des personnels
des réseaux d'aides et les diverses modalités d'intégration, le maintien des
classes de perfectionnement ne saurait se justifier car elles perpétuent une
forme de scolarisation des élèves en difficulté scolaire, incompatible avec
l'école telle que la définit la loi d'orientation du 10 juillet 1989, telle que
l'organise l'ensemble des textes publiés depuis.
Les classes de perfectionnement, encore existantes,
doivent être impérativement supprimées dans les deux années à venir. Pour effectuer ces suppressions, deux démarches
complémentaires s'imposent :
- procéder dans chaque CCPE à l'examen individuel de
la situation des élèves actuellement scolarisés en classe de perfectionnement
afin de déterminer, au cas par cas, la solution appropriée. Chaque enfant
actuellement scolarisé dans une de ces classes doit bénéficier d'un projet
personnalisé, auquel participent si besoin les personnels des RASED, que
l'élève soit au cycle II ou au cycle III ;
- étudier au sein des instances paritaires compétentes
un plan de réutilisation des postes correspondant aux besoins recensés dans le
département et complétant les dispositifs existants, soit pour renforcer les
réseaux d'aides spécialisées, soit pour compléter l'équipement en CLIS. Dans le
second cas, il appartient à l'inspecteur d'académie d'opérer le lien nécessaire
avec les travaux réalisés dans le groupe départemental Handiscol', en associant
étroitement, tant les différents établissements ou services assurant
l'accompagnement rééducatif ou thérapeutique des élèves, que les collectivités
locales.
La suppression des classes de perfectionnement ne
saurait être réduite à une décision administrative. Elle suppose une réflexion
d'ensemble sur la politique en matière d'adaptation et d'intégration scolaires
dans le premier degré et la recherche des solutions les plus pertinentes pour
les élèves.
IV.4
L'animation des dispositifs - La formation des personnels
Les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en
difficulté s'intègrent dans un dispositif global au service d'une politique en
faveur de la réussite scolaire.
ENSEIGNEMENTS ÉLÉMENTAIRE ET SECONDAIRE
SANTÉ DES ÉLEVES
Mise en place d'un dispositif de partenariat
visant à améliorer le suivi et le recours aux soins des enfants repérés comme
porteurs de problèmes de santé au cours de la visite médicale obligatoire
effectuée au cours de la 6ème année de l'enfant
NOR : MENE0201021C
RLR : 505-4
CIRCULAIRE N°2002-099
DU 25-4-2002
MEN - DESCO B4
SAN
Texte adressé aux préfètes et préfets de région ; aux directrices et directeurs régionaux des affaires sanitaires et sociales (DRASS) ; aux rectrices et recteurs d'académie ; aux préfètes et préfets de département ; aux directrices et directeurs départementaux des affaires sanitaires et sociales (DDASS) ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie, directrices et directeurs des services départementaux de l'éducation nationale
o Dans
le cadre du partenariat engagé entre le ministère chargé de la santé et le
ministère de l'éducation nationale, l'un des axes retenus a pour objet
d'améliorer le suivi et le recours au système de soins pour les enfants repérés
comme porteurs de problèmes de santé lors du bilan de santé de la 6ème année.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d'orientation relative à la lutte contre les exclusions, et participe plus
particulièrement d'une volonté de développer ce recours pour les familles en
difficulté.
La mise en œuvre de cette mesure s'appuie sur la
visite médicale obligatoire effectuée au cours de la 6ème année de l'enfant qui
permet de réaliser le dépistage des maladies, des handicaps et des déficiences
pouvant entraver sa scolarité (code de l'éducation, titre IV, article L. 541-1
- code de la santé publique, article L. 2325-1).
En effet, tout problème repéré lors de cette visite,
est signalé par un avis écrit aux familles leur demandant un retour
d'information sur la consultation et la mise en place éventuelle de soins.
Un état des lieux réalisé sur les deux années
scolaires 1999-2000 et 2000-2001 à partir des statistiques recueillies par les
médecins de l'éducation nationale, permet d'estimer la moyenne des retours
d'information des familles aux alentours de 35 %.
Même si ces chiffres ne reflètent qu'une réalité
partielle, il s'avère nécessaire de garantir le recours précoce aux soins,
notamment pour les élèves dont les familles sont le plus en difficulté : difficultés
financières, culturelles, d'accès aux structures de soins, négligence,
information inadaptée aux familles...
Car si les problèmes repérés ne sont pas pris en
charge précocement, ils peuvent entraîner des répercussions non seulement sur
l'état de santé et le développement psychomoteur de l'enfant, mais aussi sur
ses capacités d'apprentissage et sa réussite scolaire.
Certains départements ont déjà développé des
dispositifs particuliers, s'appuyant sur un partenariat entre la mission de
promotion de la santé en faveur des élèves, les professionnels du système de
soins, les collectivités locales, les caisses d'assurance maladie, le tissu
associatif faisant intervenir parfois des "accompagnants santé". Il
convient désormais de créer ou de renforcer de tels dispositifs en priorité
pour les élèves scolarisés en zone d'éducation prioritaire (ZEP), et dans les
quartiers de la politique de la ville.
Il appartient aux recteurs de définir au sein du
projet académique la politique en matière de santé des élèves et notamment,
d'inscrire en priorité le suivi du bilan de 6 ans et la prise en charge des
problèmes de santé repérés chez les enfants.
Cette priorité, et sa mise en œuvre, feront l'objet
d'un protocole entre le recteur et le directeur régional des affaires sanitaires
et sociales et pourront être inscrites dans le programme régional d'accès à la
prévention et aux soins [circulaire DGS/SP2-n° 99-110 du 23 février 1999
relative à la mise en place des programmes régionaux d'accès à la prévention et
aux soins pour les personnes en situation de précarité (PRAPS)]. Ce protocole
définira le cadre général du partenariat, les objectifs, les modalités
d'intervention des différents acteurs impliqués dans ce suivi, les critères
d'évaluation ainsi que les modes de financement. Il aura également pour
objectif d'élaborer, en concertation, une stratégie commune visant à améliorer
l'accès et le recours aux soins pour les élèves.
À cet effet des crédits de l'État attribués aux PRAPS
(ligne 47-11-20) pourront être mobilisés sur cette action.
Au niveau départemental la mise en œuvre se traduira
par une convention entre l'inspecteur d'académie, directeur des services
départementaux de l'éducation nationale et le directeur départemental des
affaires sanitaires et sociales (DDASS).
Un comité de pilotage départemental coprésidé par ces
derniers sera mis en place. Il assurera l'organisation, le suivi et
l'évaluation des actions. Composé des conseillers techniques de l'inspecteur
d'académie et de représentants du directeur départemental des affaires
sanitaires et sociales, il prévoira en particulier les conditions d'un
partenariat élargi, associant le conseil général, la caisse primaire
d'assurance maladie (CPAM) ou tout autre organisme habilité à intervenir auprès
des familles ainsi que les associations intervenant dans ce champ.
Ce dispositif vise à construire, dans l'intérêt de
l'enfant, un réseau coordonné par la mission de promotion de la santé en faveur
des élèves et impliquant aussi bien les partenaires internes qu'externes de
l'éducation nationale, afin que tous partagent les mêmes objectifs, les mêmes
méthodes, les mêmes critères d'évaluation.
À la fin de chaque année scolaire, un bilan commun de
l'organisation, du fonctionnement et des résultats de ce dispositif sera
adressé à la direction de l'enseignement scolaire et à la direction générale de
la santé.
Le ministre de l'éducation nationale
Jack LANG
Le ministre délégué à la santé
Bernard KOUCHNER
B.O. n° 19 du 9 mai 2002 |
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©Ministère de l'Education nationale - Ministère de la Recherche |
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/19/ensel.htm |